Le contrat Mohamed ould Abdel Aziz et « Jeune Afrique » semble bel et bien toujours de mise. La dernière interview concoctée le 11 Octobre par l’hebdomadaire franco-tunisien en témoigne. MOAA s’y présente, avec l’aide de questions posées « à bon escient », victime du système mauritanien. Dès son arrivée au pouvoir, suggère-t-il, avec des aigrefins qui auraient outrepassé ses consignes, sinon des incompétents et des ignorants. Un système toujours aussi virulent, sinon plus, qui s’apprêterait, cette fois avec la bénédiction du nouveau chef de l’État, à trafiquer les prochains scrutins et à le condamner, lui, l’homme intègre sans « aucun problème avec l’opinion » ni moindre tache durant ses deux mandats. Et « Jeune Afrique » de proposer en en-tête de l’exercice : « Mohamed Ould Abdelaziz : « Je suis prêt à être injustement condamné et emprisonné».
Un impressionnant sens du sacrifice et de vertu civique dont d’aucuns ne manqueront pas de souligner au moins deux tares. En un, le refus toujours réitéré d’informer un tant soit peu sur l’origine de la fortune de l’ex-« président des pauvres ». Certes, il ne la qualifie plus lui-même d’immense et affirme même qu’elle a été « surévaluée » par ses auditeurs. Aussi tardive qu’elle soit, c’est une modestie tout-à-fait de nature à faciliter la tâche de ses défenseurs… La seconde faiblesse tout aussi de taille le voit, lui, l’homme aux deux coups d’État, « ne pas exclure » l’existence d’un Goïta, Doumbouya ou Traoré au sein de l’armée mauritanienne. « On peut s’attendre à tout », prévient-il. Heureusement pour lui, « Jeune Afrique » a eu la présence d’esprit de ne pas le laisser conclure sur cette trouble menace mais l’ultime question-écran sur le groupe Wagner, qui pouvait être très bien posée juste avant cette saillie, est loin d’avoir levé le malaise…
Ahmed ould Cheikh