Le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD)-principal parti de l’opposition extra parlementaire en Mauritanie, dresse un tableau catastrophique de la situation du pays au niveau politique, économique et social, dans un document fleuve rendu public mercredi soir.
La déclaration relève avec inquiétude que « l’unité nationale et la cohésion entre les différentes composantes se fissurent et se lézardent de jour en jour. La désunion et la haine entre les ethnies et les franges sociales sont devenues si fortes que les appels à la balkanisation et à l’insurrection armée sont devenus des mots d’ordre et des slogans portés au grand jour ».
Pour illustrer ses allégations, le RFD évoque « le traitement dans l’improvisation du douloureux passif humanitaire » de la fin des années 1980 marqué par des déportations et l’exécution extra judiciaire
de plusieurs centaines de militaires issus de la communauté négro-africaine.
Le document cite également le non règlement de la question sociale née «des séquelles » de l’esclavage.
Il relève aussi « la gestion politique dévastatrice d’un système éducatif qui s’effondre, la situation de crise au sein des forces militaires et de sécurité, et des services de santé dans un piteux état ».
Sur le plan économique, le RFD énumère les difficultés nées du déficit pluviométrique « qui augure d’une année de grave sécheresse dans plusieurs régions, la baisse des cours des produits d’exportation minières, la situation de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) et son impact négatif sur l’ensemble de l’économie nationale ».
Quant au secteur de la pêche, une des principales richesses du pays, « il est géré par des groupes d’intérêt et des personnes totalement étrangères au département ministériel qui définissent à leur gré la politique du gouvernement ».
Cette situation de crise généralisée en Mauritanie est « la conséquence du mépris, du manque de discernement et de la politique à courte vue du président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui conçoit et exerce le pouvoir en usant de manœuvres politiciennes et sur la base d’une gestion patrimoniale de l’Etat» avec pour résultat une généralisation du pillage des ressources publiques, note encore le RFD.