Le procès devant une juridiction criminelle de Conakry de Moussa Daddis Camara, ancien chef de l’Etat sous la transition en Guinée, et une dizaine de ses compagnons, responsables au sein de la junte militaire au pouvoir dans ce pays de 2008 à 2010, a débuté le mercredi 28 septembre dernier. Ils sont poursuivis pour des faits « de massacres et viols » perpétrés dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009, avec un bilan de 157 morts et 109 femmes victimes de viols.
En plus de l’ex/homme fort de Conakry, on note dans le box des!accusés la présence du colonel Moussa Tiegboro Camara, du capitaine!Claude Pivi, du capitaine Aboubacar Toumba Diakhité…..
Cette affaire est déférée devant une juridiction criminelle 13 ans après les faits. Une longue attente des familles des victimes, marquée par de nombreuses péripéties. Et surtout les hésitations de la part des autorités, dans un pays au parcours hanté par la violence et le crime politique.
Maitre Bal Amadou Tijane, ancien ministre de la justice, qui a travaillé sur ce dossier en tant qu’expert de l’ONU pendant plusieurs années, salue la tenue d’un procès marqué « par plusieurs aspects symboliques et un paradoxe. En effet, ces crimes ont été commis sous le règne d’un pouvoir issu des forces armées et de sécurité. Et le procès des présumés auteurs s’ouvre encore dans une Guinée administrée par un régime de même nature, qui a eu le courage de l’organiser, alors que cette démarche était plutôt attendue d’un pouvoir démocratique élu ».
Maitre Bal apprécie la gestion de cette affaire par la junte du colonel Mamadi Doumbouya. Il rappelle l’importance de « la vérité et de la justice » sur la voie d’une véritable réconciliation.
L’ancien ministre exprime le souhait d’un procès suivant les règles standards de la justice moderne, dans le respect des droits de la défense et des parties civiles, et plaide pour une véritable indépendance de la justice en Afrique, loin du concept d’autorité judiciaire et des prérogatives limitées de service public.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.