Retour à la case prison pour des militants de RAG/IRA
Arrêtés suite à leur convocation par la police, le 21 Septembre 2022, à Nouakchott, cinq militants du parti pour la Refondation et une Action Globale (RAG), aile politique de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) en Mauritanie ont été « déportés vers Kiffa et détenus dans une brigade de gendarmerie », selon le RAG. Dans un communiqué diffusé à cet effet dimanche, le RAG (non encore reconnu) estime qu’« aucun motif juridique n’a été signifié aux victimes et la procédure se déroule jusqu’ici en dehors du Droit ».
Toujours selon le communiqué, « les détenus, mesdames Salma Dia, Ghamou Achour et messieurs Cheikh Vall, Hassan Moktar et Mohamed Ali, ont été privés, dès leur arrestation, de repas, de sommeil, de changer leurs vêtements, de se laver ou se brosser les dents, pendant la moitié d’une journée et toute une nuit. Au matin du 22 Septembre, ils ont été embarqués dans une voiture inconfortable qui les a conduits à des centaines de kilomètres plus loin, sans qu’ils n’obtiennent plus qu’un seul arrêt pour la prière. Il leur serait reproché d’avoir vigoureusement porté contradiction à un agent qui avait, de fait, la mission de les provoquer. C’était lors de la tournée du député Biram Dah Abeïd en Assaba, région dont est natif le président de la République. Survenu à Fam Lekhdheratt voici déjà dix-huit jours, l’incident vient d’être « opportunément » qualifié d’agression à l’encontre de Ishagh Abdallahi, porte-voix de l’un des oligarques de la région, monsieur Lemrabott ould Bennahi, ministre du Commerce et de l’artisanat ».
Froidures…
Ces arrestations interviennent alors qu’un coup de froid semble frapper les relations « si cordiales » entre Biram Dah Abeïd et son « ami » Ghazwani. Évoquant une « prise de risque excessive », le RAG jette un discrédit sur le pouvoir : « À la suite de quelques améliorations en matière de droits humains depuis l’alternance formelle de 2019, le dernier gouvernement promulgue, sous la houlette vague du président Ould Cheikh Ghazwani, des décrets qui érodent le peu de réformes engrangées au terme de trois années de tâtonnements, d’approximations et d’erreurs toujours en attente de leur autocritique. L’échec de la prétendue lutte contre la corruption mais aussi sa conséquence : le blanchiment de la plupart des protagonistes de la gabegie ; reflètent l’errance, voire la divagation d’un régime sans perspective, d’ailleurs inapte aux grandes œuvres, mais où s’exprime, de temps à autre, une velléité de vigueur, un soupçon de fermeté…Or le fonds mental et le terreau de recrutement des affidés et serviteurs de ce système ethno-tribal en décomposition vertigineuse reposent sur la faiblesse, l’incertitude et le déficit d’idées. La probabilité d’un échec aux futures échéances du suffrage universel direct conduit le noyau de l’oligarchie à user d’une pression préventive sur ses adversaires. Le refus de reconnaître les partis et associations de la dissidence constitue, ici, un signe manifeste de tricherie, sans doute conçu par un esprit bédouin ».
Face à ces arrestations, le RAG projette d’apporter une « réplique de légitime défense. Elle restera, comme d’habitude, enracinée dans la non-violence et la disponibilité au compromis », indique-t-on. Des manifestations sont ainsi prévues le mercredi 28 Septembre 2022, de 12h à 14h. Le RAG sonne la mobilisation d’un collectif d’avocats nationaux et internationaux pour affronter cette« nouvelle épreuve, face à une « justice » conçue en vue de sévir contre les citoyens d’ascendance sub-saharienne ».
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La SOMELEC traque et poursuit ses fraudeurs
Plombée entre autres par de redoutables circuits de fraude à toutes les échelles, avec ou sans complicités de ses agents, la SOMELEC a décidé de traquer et de poursuivre les nombreux et indéterminés fraudeurs de l’électricité. Pour rééquilibrer ses comptes et assainir sa situation désastreuse, elle a porté plainte pour dix-huit affaires en différents quartiers de Nouakchott. Selon la société, les contrevenants ont été pris en flagrant délit d’utilisation frauduleuse de l’électricité. La loi considère la consommation de l’électricité par des moyens frauduleux comme un délit de vol qui est sanctionné au prorata du préjudice. Ces dix-huit cas se répartissent entre les quartiers de Tevragh Zeïna, Ksar, Teyarett, Arafat et Toujounine. Les auteurs de ces actes sont passibles de condamnation conformément à la loi 016/2019.Les amendes vont de 30.000 MRU à 100.000 MRU. Ces montants sont doublés au cas où l’auteur du délit est une personne morale.
Cette traque a été menée par des contrôleurs et agents qui avaient, en Août dernier, prêté serment devant la Cour Suprême, en leur qualité d’assermentés chargés d’appliquer la loi relative aux conditions de qualification, de constat et de répression des infractions au règlement de l’électricité. Ces agents de la SOMELEC interviennent aux côtés des officiers de police judiciaire pour prendre les mesures appropriées à l’endroit des présumés coupables et approfondir l’enquête. Au cas où l’auteur du délit travaille avec la société, il écope de la prison, en plus du double de l’amende extrême.
Notons enfin que les contrôleurs et agents de la société sont autorisés à effectuer tout contrôle entre 9h et 21h et que la loi leur permet de saisir tout le matériel utilisé pour le délit, en consignant dans un procès-verbal tout ce qui a été accompli. En cas d’empêchement, injures, menaces ou agressions, le contrevenant est poursuivi par les agents conformément à la loi pénale et l’agent a le droit de demander l’intervention de la force publique en cas de besoin.