Après une série de réunions avec le ministre de l’Intérieur, dont le coup d’envoi fut boycotté par le RFD et l’UFP – avant qu’ils ne reviennent à de meilleurs sentiments – jamais un consensus sur les futures élections, législatives, régionales et municipales n’a été obtenu avec autant de facilité. Deux ou trois tours de table et c’est parti pour un nouveau round ! Les députés passent de 157 à 167 dont 50% élus à la proportionnelle (contre 55,41% lors de la dernière législature). Clap, clap ! Une nouvelle liste nationale de onze membres est réservée aux jeunes ; Nouakchott aura désormais vingt-et-un députés ; l’élection des conseils municipaux et régionaux se fera en un seul tour ; re-clap ! Sans trop de tractations, un accord a été trouvé. Même si ces changements ne sont pas mauvais en soi, puisqu’ils améliorent le cadre électoral – si l’on excepte le nombre de députés pour une population d’à peine 4 millions d’habitants… – d’autres aspects non moins importants auraient dû être traités. Le choix des candidats et leur niveau d’études, le financement des campagnes électorales, le seuil électoral pour éliminer les petits partis et éviter l’émiettement de l’électorat, la fraude électorale et autres points qui, une fois traités, permettront à notre pays de rentrer dans la normalité démocratique. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui avec le vote ethnique, tribal et régional, l’achat des consciences, l’interférence de l’État et de ses démembrements dans le processus, et tutti quanti… On se prend à espérer, encore… Certes, il faut lever haut le regard pour apercevoir l’horizon où semble pointer enfin le jour attendu. Attention donc à baisser assez souvent les yeux sur ce qui pourrait flanquer tout par terre ! Cela va sans dire mais cela ira certainement mieux en le disant.
Ahmed ould Cheikh