N’a-t-on pas encore fini avec la gabegie, les détournements des deniers publics et la prévarication ? Apparemment non ! La preuve vient de nous être donnée par l’Inspecteur général d’État himself. Lors de sa dernière sortie face à la presse, Hacen ould Zeïne a donné le bilan du premier semestre de l’année 2022 et, tenez-vous bien, les chiffres donnent le tournis : 19 missions d’inspection ont contrôlé 180 projets et infrastructures dans 178 communes. 13,8 milliards d’ouguiyas ont été dépensées de manière « inappropriée ». 2,7 milliards d’ouguiyas sont en cours de restitution par des gestionnaires indélicats dont certains (vingt personnes) ont été envoyés directement en prison. Ces détournements sont, pour l’essentiel, des fausses factures (8 milliards d’ouguiyas) dont un montant de 2,4 milliards a été annulé.
On ne peut que rester béat devant une telle situation. Malgré la volonté politique et tout un arsenal dissuasif, le détournement reste le sport favori de trop de nos fonctionnaires. Que faire ? Publier les noms et les photos de ces aigrefins ainsi que les montants détournés, les condamner à de fortes amendes et à des peines de prison incompressibles ; en un mot, les vouer aux gémonies pour que plus personne ne songe à détourner la moindre ouguiya ? Cela les dissuadera-t-il pour autant ? Rien n’est moins sûr dans un pays où le voleur est célébré comme un héros. Il suffit de voir les accueils qui leur sont réservés une fois sortis de prison pour se rendre compte du poids que notre nation doit supporter : celui d’une une société prétendument musulmane mais réellement hypocrite…
Ahmed ould Cheikh