Des sites électroniques mauritaniens se sont fait l’écho d’une «Note d’alerte» rédigée par un confetti d’organisations locales d’extrême gauche dont le seul dénominateur commun est la haine viscérale envers l’une des composantes de la société mauritanienne. Des groupuscules racistes mauritaniens en mal de visibilité médiatique, de financements occultes étrangers ou de visas d’émigration en Occident, ont, de par le passé, régulièrement véhiculé l’amalgame facile consistant à accréditer la vision manichéenne selon laquelle, en Mauritanie, il existe deux catégories sociales: les maitres maures et les esclaves noirs. Une vision erronée, mais qui a l’avantage non négligeable d’être «occidentalo-compatible». En effet, un tel stéréotype est conforme à la conception occidentale classique du monde, une conception qui confine les hommes de couleur, tous les hommes de couleur, dans l’échelon inférieur de la dignité humaine. Ce stéréotype répond aussi à «une quête de sens» chez la nébuleuse des organisations des droits de l’homme en Occident; ces organisations sont à la recherche de «causes justes» à défendre, pour affranchir leurs adhérents d’un sentiment collectif de culpabilité hérité des affres de la traite négrière, du colonialisme brutal et des inégalités criantes du monde moderne, et pour tromper la faim existentielle propre à la société de consommation. Ce stéréotype a tiré profit de la passivité médiatique coupable des pouvoirs d’exception en Mauritanie. En effet, ces pouvoirs étaient trop illégitimes, trop médiocres, trop répressifs, trop fragiles et trop orgueilleux; ils préféraient traiter par le mépris les contrevérités nuisibles au pays, véhiculées par des extrémistes. Ils faisaient ainsi écho à une vieille tradition locale qui recommandait de ne prêter aucune forme d’attention aux propos des hommes «castés». Ils sous-estimaient l’effet de la «méthode Coué» en la matière… Il a suffi qu’une «cassette-vidéo», à la faveur de la liberté d’expression instaurée par le pouvoir actuel, issu des urnes, donc sans complexe vis-à-vis de qui que ce soit, un pouvoir qui a ancré les libertés publiques dans le paysage mauritanien, un pouvoir qui a pris à bras le corps les problèmes des archaïsmes sociaux pour les résoudre, sur les plans psychologique, législatif, judiciaire, économique et financier, le tout dans le cadre du ciment social d’un Islam tolérant et unificateur de la Mauritanie, il a suffi donc qu’une «cassette-vidéo» reprenant des propos grossiers, vulgaires et racistes authentiquement et régulièrement tenus par le chef de l’IRA, Biram Ould Abeid, à l’encontre de l’une des communautés de ce pays, soit diffusée pour être portée à la connaissance de l’opinion publique dans son ensemble, pour qu’une levée de boucliers généralisée soit décrétée au sein de groupuscules connus pour leur penchant raciste ou anarchiste ou ethniciste. Pourtant les auteurs du pamphlet « Note d’alerte », n’ont démenti aucun des propos inqualifiables tenus par Ould Abeid; en spécialistes de la fuite en avant, ils se sont limités à ressasser une rengaine éculée de préjugés raciaux. Ils reprochent aux auteurs de la «cassette-vidéo» d’avoir cassé le monopole de la vérité sur le «filon» des Droits de l’homme... Etre descendant d’esclave ne procure aucune forme d’immunité judiciaire et ne représente pas un blanc-seing moral. Les dernières échéances présidentielles ont prouvé qu’il ne suffisait pas de s’autoproclamer représentant d’une communauté donnée, pour qu’il en soit électoralement ainsi… Aujourd’hui, les Etats unis d’Amérique font tragiquement face aux séquelles d’un esclavage aboli au dix-neuvième siècle. L’apologie avérée de la haine raciale et l’incitation à la violence civile, quelle qu’en soit l’auteur, sont réprimées par la loi dans tous les pays du monde, spécialement dans les pays occidentaux. Les autodafés n’ont jamais représenté une preuve de tolérance ou d’ouverture d’esprit, loin s’en faut. La vraie égalité citoyenne commence par le respect mutuel et le rejet de l’intolérance et de la haine raciale. On a beau se réclamer de la défense des « Droits humains », cela n’absout pas pour autant de la responsabilité pénale qui incombe aux auteurs de propos et d’actes légalement répréhensibles.
Si la Mauritanie a échappé aux fanatiques religieux du Sahel et aux chantres béats du Printemps arabe, c’est en grande partie en raison du niveau, attesté internationalement, des libertés publiques courageusement défendues par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, depuis cinq ans. Les libertés d’expression et de presse ont ceci de bon qu’elles contribuent efficacement à briser les tabous, à démystifier les préjugés et les stéréotypes. Que des contrevérités concernant les séquelles de l’esclavage dans chacune de nos communautés nationales ou concernant la stratification sociale en leurs seins, soient battues en brèche par l’avancée de la liberté d’expression, c’est dans l’ordre normal des choses. Les bienfaits de la liberté ne sont pas sélectifs; ils «lissent» tous les excès sociaux, culturels et politiques, indifféremment. Ceux qui prétendent défendre la liberté en s’appliquant à approfondir les lignes de fracture sociales et ethniques au sein du pays, se trompent lourdement d’idéal. Ceux qui prônent la démocratie, tout en s’arcboutant sur des «espaces» ethniques étriqués voire …familiaux directs, constituent les pires ennemis du progrès. En Occident, les mécènes des raccourcis politiques et des amalgames idéologiques, se feront de plus en plus difficilement «empapaouter», en raison de la facilité et de l’instantanéité de l’accès à l’information fiable ; le CRAN l’a bien compris et en a tiré les conclusions qui s’imposaient...
L’effort exceptionnel fourni par le président de la république, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, en faveur de la sécurité, de l’unité nationale, de la lutte contre les archaïsmes sociaux, de la démocratie pluraliste, de la valorisation du patrimoine spirituel, des libertés publiques, de la bonne gouvernance et de la diplomatie, cet effort mérite d’être appuyé et soutenu par tous les patriotes mauritaniens, dans un élan unitaire où le mérite personnel et le dévouement à l’intérêt public constituent les seuls clés de la promotion sociale et professionnelle. Ainsi, les nostalgiques de tout acabit se tairont, pour de bon et pour notre plus grand bien à tous.
Sidi Ould Ahmed