Le Forum National des Organisations des Droits Humains (FONADH), un collectif d’une quinzaine d’ONG, dénonce « les déclarations incendiaires et des appels au meurtres » contre les militants de droits humains entendus à l’occasion du procès devant le tribunal de Rosso d’une dizaine de membres de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) fin décembre.
Parmi ces individus arrêtés le 11 novembre dernier au cours d’une caravane contre « l’accaparement des terres et l’esclavage foncier » figurent Biram Ould Dah Ould Abeid, leader du mouvement, candidat arrivé 2é à l’occasion de l’élection présidentielle mauritanienne du 21 juin 2014 et prix des Nations (ONU) pour les droits de l’homme en 2013.
Ces appels qui « ont été largement relayés par la toile », signale le FONADH.
Le FONADH rappelle que « l’injustice, l’exclusion et les discriminations sont les véritables causes des tensions que connaît la société mauritanienne actuellement » et rejette « les accusations infondées et diffamatoires » contre les militants de droits humains.
A titre d’exemple,
le collectif cite la question historique de l’esclavage, le passif humanitaire sous la forme d’assassinats, expropriations et déportations dont été victime la communauté négro africaine pendant les années 80 et 90, comme autant de problèmes qui n’ont jamais été résolus et constituent un frein à la cohésion et l’unité nationale, notant ainsi que « la persistance des injustices et de la mauvaise gouvernance menacent l’avenir de la Mauritanie ».
Le Forum invite « les autorités à mettre fin immédiatement aux appels à la haine et au meurtre et à assumer leur rôle de protection des personnes et des biens, notamment en procédant au contrôle et à la réglementation de la détention des armes de guerre ».
La Mauritanie enregistre depuis quelques années une montée des revendications identitaires de la part de certaines communautés se plaignant « de l’exclusion politique et économique ».