Le capitaine Frèrejean fut le compagnon et le bras armé de l’administrateur colonial en Mauritanie Xavier Coppolani au tout début du XXème siècle.
Il a écrit le volume ci-dessous sur son séjour en Mauritanie.
Fidèle à l’adage « qui veut tuer son chien l’accuse de rage » et pour justifier l’entreprise coloniale française dans notre pays il décrit en noir la situation sociopolitique qui prévalait sur le territoire national d’alors notamment au sein de la société maure.
Fidèle également à un autre adage célèbre: « diviser pour régner », adage joué à plein par le système colonial, Frèrejean décrit avec grand professionnalisme les méthodes cyniques dont il a fait usage pour approfondir et exploiter à fond les contradictions innées et naturelles d’une société nomade vivant dans des contrées pour l’essentiel hostiles. Malheureusement certains de ses lecteurs prennent sa naïveté affichée dans ses pérégrinations désertiques comme une réalité parfaitement neutre et tangible.
En aucun moment l’officier colonial français n’a évoqué les raisons réelles de la présence française dans cet espace peu accueillant et aux multiples risques selon lui.
Ce que Frèrejean raconte sur la société maure ne diffère en rien de ce que d’autres écrivains coloniaux racontent sur la société pular, Soninke, Wolof, sud-africaine, vietnamienne, palestinienne et autres. Dans chaque cas, le colon est présenté comme étant un bienfaiteur en mission civilisatrice. Ses collaborateurs locaux étaient qualifiés d’hommes raisonnables et compréhensibles. Ils étaient payés en espèces pour leur collaboration et pour les dénonciations de leurs parents susceptibles d’opposer une résistance quelconque à la conquête coloniale. Conquête qui sur le terrain ne fait que semer la mort, la terreur et la désolation. L’adversaire, le résistant à l’action d’occupation, était toujours présenté comme un sauvage atroce et inhumain dans ses comportements.
Les razzias, les enlèvements des biens et des animaux se pratiquaient sûrement auparavant à une échelle beaucoup plus réduite qu’au temps colonial. Là on y recourait fréquemment comme punitions collectives contre les populations suspectées d’apporter le moindre soutien à la résistance à la pénétration coloniale. De son côté, la résistance s’y adonne souvent contre les groupes tribaux accusés de collaboration avec l’ennemi. Sciemment Frèrejean n’en parle que d’un seul côté.
Une lecture vigilante et attentive permettrait sûrement de tirer profit du récit d’un soldat décidément peu comparable aux autres. Son texte est truffé d’injures, d’invectives et de mépris vis-à-vis d’innocentes peuplades, victimes d’agression venant de plusieurs milliers de kilomètres de chez elles.
Son texte comporte aussi énormément d’informations riches et variées, d’ordre topographique et sociologique, plus qu’utiles pour les générations de citoyens qui n’avaient pas vécu ce moment si agité de l’histoire de notre pays.
L’histoire a fini par donner du tort au genre de colon Frèrejean et donner raison aux peuples.
A S Elmoctar
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.