Les pêcheurs mauritaniens ont appelé, ce mardi 26 juillet, lors d’un sit in de protestation tenu au carrefour de la plage, à une solidarité nationale pour faire face la hausse du carburant, la hausse des taxes des sennes tournantes de 315%. En dépit de la raréfaction chronique du poisson, les sennes tournantes doivent débourser le montant exorbitant de 111.000 MRU, pour pouvoir s’adonner à leur activité. Pire, les pêcheurs doivent s’acquitter d’une dîme de 450 MRU pour chaque tonne de poissons débarquée. Lors de cette grande mobilisation qui a réuni 2600 personnes, selon les estimations des organisateurs, les pêcheurs ont rappelé au Chef de l’État, ses engagements sociaux et lui ont demandé de donner des instructions fermes au département des pêches afin de trouver des solutions urgentes face à la gravité de la situation. Issa Diop, ex-pêcheur, mareyeur peint un tableau noir de la situation: ’’En dépit des efforts déployés pour la formation des pêcheurs et des emplois directs et indirects créés, de l’approvisionnement régulier du marché, les pêcheurs ploient soie une situation inextricable’’.
Pour Oumar Diallo, trésorier des sennes tournantes, ‘’l’heure est grave. Le président de la République doit intervenir et mettre fin à ces taxes anachroniques’’. Il souhaite la tenue de concertations entre le ministère des pêches et les acteurs du secteur pour trouver des solutions pérennes.
Massaer Seck lance, quant à lui, un cri du cœur. ’’Il urge de trouver une solution satisfaisante pour permettre la poursuite de l’autosuffisance en poisson’’. Les pêcheurs n’ont pas manqué de rappeler, lors du sit-in que depuis l’instauration de ces mesures à tous égards draconiennes, tous les propriétaires mauritaniens vivent dans un désarroi inénarrable.
Depuis 2016, les licences dont devaient se prémunir tous les types d’embarcation y compris celle des sennes tournantes s’obtenaient moyennant le versement d’un montant de 38500MRU. Ce sésame octroyait à ses détenteurs le droit de pêcher tous les types de poissons légalement autorisés et tous s’en acquittaient sans rechigner.
La situation s’est corsée, le 22 juin dernier, lorsque le Ministre de la Pêche et de l’Économie maritime décide d’ imposer le paiement de trois licences au lieu d’une seule : une licence pour la pêche pélagique à 66000MRU, une autre pour la pêche à la courbine à 75500MRU, ou les deux cumulées à 111000MRU.