Des coupes budgétaires pour faire face au déficit
Le gouvernement mauritanien procédera à des coupes budgétaires pour faire face au déficit budgétaire de 17,7 milliards MRU. Ce qui représente 5,3 % du produit intérieur brut (PIB), alors que le déficit budgétaire annoncé dans la loi de finances initiale était de 13,5 milliards MRU, soit 4,95 % du PIB.
Malgré ces circonstances et le ralentissement de la croissance économique mondiale (3,6% attendus en 2022 et 2023 contre 6,1 en 2021), « les prévisions annoncées dans la loi de finances initiale de 2022 », renseigne le communiqué du conseil des ministres, « resteront inchangées pour la loi de finances rectificative 2022 avec le redressement de l’économie dont la croissance devrait atteindre 4,5, contre les 4,2 prévus lors de la préparation de la loi de finances initiale 2022. Un surplus imputable, d’une part, à l’expansion de la production minière, suite à l’augmentation de la demande en matières premières, et, d’autre part, à la reprise attendue dans les secteurs non extractifs. »
Et le communiqué de souligner : « le projet de loi de finances rectificatif en cours revoit les dotations budgétaires pour les dépenses d’investissement ne pouvant être exécutées avant la fin de l’exercice en cours, en fonction de l’état d’avancement des travaux des projets concernés. Quant aux coupes en certains postes essentiels du budget, afin de mieux maîtriser le niveau des dépenses publiques, elles seront sans préjudice au fonctionnement optimal des services publics de l’État. »
La loi de finances rectificative de 2022 entend équilibrer les dépenses et les recettes, y compris le financement externe, pour un montant de 108 142 161 336 MRU, contre 88 500 000 000 MRU dans la loi de finances initiale. Les recettes du budget général augmenteront de 15,29 milliards MRU, provenant principalement des recettes non fiscales réelles, qui ont connu une augmentation de 9,24 milliards MRU (hors revenus des hydrocarbures), dont 7,82 milliards MRU apportées par la Société nationale de l’industrie et des mines.
Lors de la traditionnelle conférence de presse d’après conseil des ministres, le ministre des Finances a précisé que le budget de l'État s’élève, selon la loi de finances rectificative pour 2022, à plus de 108,1 milliards MRU, soit une augmentation de 19,6 milliards MRU, tandis que les ressources s'élèvent à 90,4 milliards MRU, soit une augmentation de 15,4 milliards MRU, par rapport à la loi de finances initiale. Les nouvelles recettes proviennent, comme dit tantôt, principalement des recettes non fiscales, tandis que l'augmentation des recettes fiscales s'est élevée à 5,24 milliards MRU. Et de noter enfin que l’augmentation du niveau des dépenses (19,63 milliards MRU) est répartie entre le budget de fonctionnement (16,52 milliards MRU), le budget d'investissement (2,97 milliards MRU) et les comptes spéciaux de transfert (0,14 milliard MRU).
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Ghazwani sur les traces de Ould Abdel Aziz
Le chef de l’État a gracié plusieurs prisonniers condamnés dans des affaires terroristes, suite à leur déclaration de repentir, doublée de révision et d’abandon des idées extrémistes et violentes.
Dans son communiqué publié vendredi après-midi, la présidence de la République tient à bien cadrer cette amnistie : « elle s'inscrit dans l'approche nationale de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, articulée autour de plusieurs axes, dont le dialogue et la discussion pour corriger les idées et les concepts, afin d’ouvrir des alternatives et des solutions appropriées pour réhabiliter les prisonniers impliqués en de telles affaires ». Un comité d’oulémas érudits a examiné attentivement les propos de repentance des huit prisonniers concernés par l’amnistie et « cette porte restera ouverte à quiconque abandonne sincèrement les idées de violence et d'extrémisme », mentionne le communiqué.
En Juillet 2011, à la veille de l’AïdEl Fitr, Ould Abdel Aziz avait accordé l’amnistie à des détenus condamnés ou en instance de jugement pour complicité avec AQMI. Trente-cinq d’entre eux avaient été alors libérés. Ils étaient considérés par les services de sécurité comme« modérés » parce qu’ils s’étaient engagés à « se conformer à l’islam sunnite tolérant » au cours du dialogue mené au début de l’année 2010 dans la prison par des théologiens mandatés par le gouvernement. À l’occasion de l’Aïd el-Kébir de Septembre dernier, l’actuel président de la République décidait à son tour de gracier cent trente-quatre détenus, dont dix-sept djihadistes. L’État mauritanien s’était dit certain d’être sur la bonne voie en mobilisant des religieux pour promouvoir, lors de colloques, les valeurs modérées du « vrai » islam, en opposition sans équivoque à la conception dévoyée et belliqueuse qu’en a AQMI. « Le Calame » s’en félicite et rappelle à tous son irrévocable ligne éditoriale promouvant la plus dynamique et apaisée lecture de notre sainte religion, au service de chacun et de toute l’humanité dans son ensemble.