800 MRO pour aller et venir, « tout-droit », entre Toujounine et BMD ! Soit 17 500 MRO/mois pour un banlieusard travaillant cinq jours sur sept en centre-ville… Le budget « déplacements » des petites bourses vient de prendre un sérieux coup – fatal ? – dans l’aile, après ceux, répétitifs, portés à la rubrique « alimentation » (notamment avec le prix du litre d’huile doublé en deux ans !). Avec un SMIG toujours scotché à 30 000 MRO/mois, on va où, là ? 58% de ce SMIG en frais de déplacements, il en faudrait combien, de cette paye de misère, pour loger, nourrir et habiller femme et enfants, devoirs fondamentaux de tout père de famille musulmane, au demeurant citoyen lambda de toute république affichée islamique ? Quatre ou cinq, soit 160 à 200 heures de boulot par semaine, alors que celle-ci n’en comptera jamais plus de 168 (7x24) ? « La Mauritanie n’est pas en crise », clamait, il y a peu, le chef de son État censé les administrer, elle et ses principes. Vu du Palais gris et des trompe-l’œil statistiques, cela peut paraître évident. D’autant plus que nos gouvernants n’ont besoin d’aucune pierre pour tromper le creux de leur ventre. Mais les pierres ont également cette capacité de voler, parfois, pour rappeler à ceux-là que la réalité existe aussi au dehors des palais et des indices économiques savants… On attend quelle goutte d’eau ?
Ahmed Ould Cheikh