Dans les temps, c’est-à-dire ceux de ma génération – ceux de mon équipe –, le concours d’entrée en sixième, c’était quelque chose. D’abord, les maîtres du CM2 nous y préparaient vraiment correctement (quand deux verbes se suivent, le second…). C’était le temps des Bescherelle, Bled, Auriol et autre Calcul quotidien ! Quels élèves connaissent maintenant ces livres ? J’ai même envie de demander quels instituteurs ou même quels inspecteurs les connaissent ? Untel est passé au concours ou n’a tout simplement obtenu que le certificat. C’était comme ça. La seule publicité, c’était les résultats diffusés à la radio et publiés dans le journal Chaab. Qui aurait oublié le gros regroupement autour de l’une des rares radios du quartier, du campement ou du village, chacun à espérer entendre son nom et son centre, avant de sursauter comme s’il eût marché sur une des dalles incandescentes de la Géhenne promises aux mécréants (revoir« L’aventure ambiguë » de Cheikh Hamidou Kane…) ? Entre nous, c’était vraiment un vrai concours. Qui ne se rappelle pas des redoutables dictées de contrôle où l’élève taxé de quatre fautes était systématiquement ajourné ? Et de ces problèmes casse-tête à relents de trapèze, parallélogramme et autres calculs de pourcentage, intérêts, surfaces diminuées et intervalles ? Entre nous, c’était l’école que nous avons connue et aimée. De notre temps, les admis étaient les admis. Pas de liste pour les dix premiers ni les dix derniers ! Pas de wilaya en tête ni à la queue ! Les couleurs des yeux du premier admis n’intéressaient personne. Autres temps, autres mœurs… Les résultats en ligne, les félicitations sur Facebook avec commentaires parfois des plus surprenants ou des plus anecdotiques! Interviews de petits admis dans on ne sait quel intérêt… Vingt-quatre heures ou rien que ça sur toute la Toile, à ne dire que cela, rien que cela ! Vivement les résultats du Brevet et du Baccalauréat !
Moi, je vous le dis entre nous, complètement déconnecté : PPM, SEM, PRDS, ADIL, UPR, INSAV et quoi encore ?En tout ça, le dindon de la farce, c’est toujours le peuple. Le ranger, éduquer les masses, les réajuster, les unir ou leur administrer quelle autre médecine ? Il paraît que la dernière trouvaille, c’est de leur faire justice. Alors « vas-y allez-y » comme disait un piètre arabisant parachuté commissaire de la jeunesse chez nous, au tout début des années 80. Prenons les mêmes et recommençons :peut-être que la mayonnaise prendra, un jour… Vous savez que lors du congrès extraordinaire du désormais défunt Union Pour la République, ce fut un tableau artistique extraordinairement beau. Avec des hommes et femmes tellement propres (au sens propre), parés de boubous et de voiles, certainement aussi de pantalons et de jupes – du moins, je le suppose – sagement alignés dans la très vaste salle de l’ancien Palais des congrès à attendre des délibérations déjà vachement mâchées depuis plusieurs jours par les veaux « vagabondeurs » des ruelles du marché SOCOGIM PS. Extraordinaire congrès extraordinaire… Salut !