55% des projets connaissent des lenteurs dans leur exécution(MAESP)
Le ministre des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, monsieur Ousmane Mamoudou Kane s’est dit « désolé que plus de la moitié du portefeuille, soit 55%, est composée de projets [subissant] des lenteurs dans leur exécution ». Citant le rapport de suivi sur l’exécution des projets, monsieur Kane déplore que sur les cent dix de ceux-ci, seuls cinquante ont fait l’objet de réponses, soit 45%, représentant 50% du montant global du portefeuille. Ainsi s’exprimait le ministre à l’ouverture d’un atelier sur le suivi de la performance du portefeuille des projets et programmes de développement en Mauritanie.
Et monsieur Kane d’énumérer les problèmes de ces projets : 47,5 % enregistrent des dépassements d’au moins deux ans par rapport à leur date initiale de clôture, certains allant jusqu’à neuf ans ; 26,2 % n’ont fait l’objet d’aucun décaissement plus de douze mois après la signature de leur convention respective de financement, certains n’en ont même connu aucun plus de six ans après ladite signature ; 18,1% enregistrent des taux de décaissement inférieurs à 50% –certains moins de 10% – à moins d’une année de leur date de clôture ; 8,2% n’atteignent pas 10% de taux de décaissement deux ans après la signature de leur convention, certains n’atteignant pas ce chiffre six années après cette signature. « Vous conviendrez avec moi que cette situation n’est pas viable et ne saurait prospérer », s’inquiète le MAESP. « Elle occasionne des pertes importantes pour notre pays. En termes de coût financier dû aux commissions d’engagement sur les montants non décaissés des prêts de bailleurs de fonds, notamment multilatéraux. Parfois importants, ces montants sont inutilement payés par le Trésor public. En termes de manque à gagner pour de nouvelles allocations de ressources par nos partenaires financiers, à un moment où la compétition est de plus en plus vive entre pays pour accéder aux ressources les moins onéreuses. Et en termes de coûts d’opportunité résultant des retards de la mise à disposition des populations bénéficiaires des résultats attendus des projets et programmes ».
Selon le MAESP, « quand bien même les causes des contre-performances évoquées sont diverses, les coordonnateurs de projets en ont une part de responsabilité. Car il leur appartient d’exercer toutes les diligences nécessaires pour délivrer des réalisations de qualité, dans les délais impartis et dans la limite des budgets alloués ». De l’avis de Kane, « des changements dans la manière de faire sont donc plus que nécessaires pour inscrire les projets dans des trajectoires de performance en vue d’atteindre les résultats attendus. Cet état de fait n’est pas une fatalité, il peut et doit être corrigé. Une expérience récente a montré que des projets de notre portefeuille en situation désespérée ont pu devenir performants grâce à des mesures rigoureuses d’assainissement et un suivi rapproché ».
Scandale : Disparition d’un commandant de bataillon et de grandes quantités de munitions
Un scandale secoue la Grande Muette. À Aleg, la disparition d’une grande quantité de munitions et la débandade d’un lieutenant-colonel font des vagues. Environ soixante-quatorze mille cartouches de 7,62 × 39 mm M43, utilisées pour le fusil d’assaut Kalachnikov, ont disparu du dépôt de munitions du bataillon d’artillerie de la ville. Avec le commandant du bataillon. Le lieutenant-colonel Ahmed oul d Wah a pris la poudre d’escampette. Il est soupçonné d’avoir soldé un important crédit contracté à un commerçant mauritanien. Ce dernier a été arrêté à vingt-cinq kilomètres à l’Est de Nouakchott avec environ mille quatre cents balles (deux caisses) en sa possession, lors d’un contrôle effectué par une patrouille de la gendarmerie nationale. Deux agents en charge de la garde de l’entrepôt ont été arrêtés. Des recherches intenses sont menées pour retrouver le commandant et la quantité manquante de munitions.
La disparition des munitions à Aleg survient quelques semaines après l’explosion du dépôt d’armes de Boghé. Étrange ou simple coïncidence !!!Le 17 juin dernier, durant l’après-midi, le dépôt de munitions de la base militaire de Boghé prend feu occasionnant des explosions et de fortes détonations. Un court-circuit serait, dit-on, à l’origine de cet incendie. Cette explosion cache bien de mystères.