L'Union Pour la République (UPR) a changé de nom pour devenir, à compter de ce dimanche 3 juillet 2022, INSAF qui signifie en arabe EQUITE. Cette décision est intervenue au cours d’un conseil extraordinaire du parti. Dans la foulée, le parti a approuvé la désignation de Meilainine Eyih, jusque-là ministre de l'éducation et porte-parole du gouvernement. Son nom circulait depuis qu’il a été rappelé d’Accra où il devait assister à un sommet sur l’éducation il y a quelques jours.
Très peu connu du public avant son entrée au gouvernement, Ould Eyih a semble-t-il acquis la confiance du président Ghazwani qui en a fait le porte-parole de son gouvernement, lors du dernier réajustement gouvernemental. Homme de l’Adrar, donc du nord, sa désignation participe d’une espèce de rééquilibrage dans le dosage tribalo-régional qui caractérise les nominations en Mauritanie Les deux Hodhs, l’Assaba et le Trarza ayant ravi la part du lion dans l’équipe gouvernementale-1er ministre, ministre des affaires étrangères et de la défense, de l’intérieur... L'élection du nouveau président du parti intervient dans un contexte marqué par la suspension du processus du dialogue et à moins d'une année des prochaines élections municipales et législatives. Il s’y ajoute qu’il subsiste quelques frictions au sein de la formation, que des mécontents réclament de véritables changements. C’est dire donc que le nouveau boss a du pain sur la planche. Réussira-t-il à renouer les fils du dialogue avec l’opposition abandonnée en plein vol par le gouvernement? Pourra-t-il impulser du renouveau au sein du parti avant les élections ? Rien n’est moins sûr car le parti n’est qu’une caisse de résonance du gouvernement. L’élection d'un nouveau président à la tête du parti ne change pas grand-chose. Le parti ne pèse pas lourd face à l'exécutif.
Ce qui par contre sûr c’est que le changement de nom du parti traduit la volonté manifeste rupture d'avec l'ancien président Aziz, fondateur en 2009 de l'UPR. Celui-ci avait perdu la bataille lors du congrès dit de « référence » en décembre 2019, soit 5 mois après l'élection de Ould Ghazwani, à la tête du pays. En changeant de nom de son parti, Ghazwani va-t-il imprimer le changement dans la démarche et la manière de faire la politique ou se contentera-t-il d’en faire un outil d’élections pour son 2e mandat ? wait and see !