Les locaux de l’école nationale supérieure de santé (ENSS) a abrité mercredi soir, une cérémonie d’hommage aux nombreuses sages-femmes, à travers un vernissage d’une exposition photos relatant le travail dans l’ombre et l’anonymat de ces blouses roses. Organisée par le Projet Temeyouz, cette cérémonie s’est déroulée en présence de l’Ambassadeur de France en Mauritanie, du secrétaire général du ministère de la santé, de la secrétaire générale du ministère des affaires sociales, de l’enfance et de la famille, du directeur de l’école de santé publique et de nombreuses autres personnalités.
Dans un mot introductif, le directeur de l’école nationale supérieure de santé a d’abord souhaité la bienvenue aux participants ; il a ensuite remercié vivement le projet Temeyouz pour l’appui qu’il apporte à son établissement.
Prenant la parole a son tour, la coordinatrice du projet TEMEYOUZ, Mme Sara PIZZOCARO Pizzo a d’abord expliqué d’emblée, le sens de la cérémonie : « Cette exposition est le résultat d’un travail conjoint entre Expertise France, l’Ecole Nationale des Sciences Supérieures de la Santé, le Ministère de la Santé et nos partenaires en Mauritanie ». Concrètement, il s’agissait de rendre un hommage appuyé aux sages femmes qui travaillent parfois dans des conditions difficiles, aussi bien en milieu urbain que rural. Un travail résumé dans ce slogan évocateur : « Sages femmes, un engagement pour la santé de la mère et de l’Enfant ».
Elle a ensuite justifié la mise en place de trois projets en Mauritanie et au Tchad par le souci d’appuyer le secteur de la santé. « Comme vous le savez certainement, la Mauritanie et le Tchad sont particulièrement touchés par la mortalité maternelle et infantile. Les Politiques nationales de santé à l’horizon 2030 ont l’ambition d’améliorer la santé de la mère et de l’enfant ». Selon l’enquête démographique (EDSM), 2019 – 2021, le taux de mortalité maternelle en Mauritanie s’élève à 424 décès maternels pour 10000 naissances vivantes. Et la première cause de décès maternel dans le pays est l’hémorragie post-partum, à cause d’un manque de disponibilité de sang. Et en tant qu’agence française de coopération technique internationale, Expertise France, vient appuyer ces pays dans cette démarche, à travers 3 projets dans le domaine de la santé maternelle, néonatale et infantile, et de la santé sexuelle et reproductive. Il s’agit de Temeyouz en Mauritanie, M’PACOS et Tisser au Tchad, les trois, à l’honneur de cette exposition photos.
Sara PIZZOCARO Pizzo a rappelé, par la même occasion que TEMEYOUZ travaille également avec le Centre National de Transfusion Sanguine afin d’assurer une meilleure disponibilité des produits sanguins de qualité au niveau national et au niveau régional. Elle collabore aussi avec le consortium d’ONG composé de Médicos del Mundo España, Santé Sud et l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF), sur le renforcement de l’offre de soins de qualité dans les zones fragiles du sud-est du pays. Un travail qui inclut la prise en charge holistique des violences basées sur le genre et des fistules obstétricales dans les structures sanitaires publiques et au niveau communautaire.
Enfin la coordinatrice a remercié les nombreux partenaires de TEMEYOUZ : le Ministère de la Santé, le Directeur de l’Ecole ENSSS, Monsieur Armiyaou, pour son engagement et collaboration précieuse dans le cadre de l’amélioration de la formation des SF qui se forment à l’ENSSS et pour la réussite de cette exposition, les partenaires Médicos del Mundo Espagne, Santé Sud et AMPF pour leur travail actif et en première ligne aux côtés des populations de l’Assaba, l’HeG et le Guidimakha mais surtout les sages-femmes comme Tenjiaau Centre de Santé de Kiffa en Mauritanie, Hortense, Afaf, Natalie, Manara et Sabine au Tchad, qui accompagnent au quotidien les mères et les enfants dans les formations sanitaires des deux pays.
Prenant la parole, l’Ambassadeur de France en Mauritanie, SE Robert Moulié, a indiqué que le projet Temeyouz, financé par l’AFD à hauteur de 8 millions d’Euros a pris racine dans les priorités de la Mauritanie et a su fédérer avec succès de nombreux partenaires afin de concourir à l’objectif commun qu’est l’amélioration de la santé maternelle et infantile. Pour le diplomate, rapprocher l’offre de santé des populations les plus vulnérables et l’accès aux soins maternels et infantiles est l’une des priorités du programme du président Ghazwani et que réduire la mortalité maternelle et néonatale est également l’un des principaux objectifs du plan stratégique national pour la santé reproductive et maternelle (2021 – 2025 du Ministère de la santé. Il a rappelé que le développement du capital humain et le renforcement de l’accès et de l’offre de services de santé de qualité s’inscrivent dans la stratégie de développement de la France en Mauritanie.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la santé, Mohamed Lemine Mohamed Elhadj a rappelé que la santé de la mère et de l’enfant est au cœur des priorités du gouvernement mauritanien. Et d’ajouter: l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et infantile figure en meilleure position dans les quatre programmes du plan national de développement sanitaire (PNDS) 2021-2030. A l’endroit des sages femmes, il reconnaîtra qu’elles ont la redouble tache d’accompagner les femmes qui donnent la vie, souvent dans des conditions difficiles. Le secrétaire général a ensuite remercié l’Ambassadeur de France, l’AFD et Expertise France et Temeyouz pour le soutien qu’ils apportent à la Mauritanie..
Au cours de cette cérémonie, les participants ont visité l’exposition de très belles photos réalisées par le photographe Pablo sur le travail des sages femmes en Mauritanie et au Tchad et un petit documentaire de leurs témoignages vidéos, avec des scènes très émouvantes.
D’un coût de 8 millions d’Euros, le projet Temeyouz, démarré en juillet 2020, vise à l’amélioration de la santé maternelle, infantile et néonatale. Il intervient auprès de 18 centres de santé du Guidimakha, de l’Assaba et du Hodh El Gharbi. Il appuie également l’Ecole Nationale Supérieure de Santé (ENSS) de Nouakchott pour adapter les curricula de formation de sages femmes aux besoins de santé du pays et aux standards internationaux. C’est dans ce cadre qu’il a fourni à l’école de santé Publique de Kiffa des équipements pour améliorer l’offre pédagogique théorique et pratique.