Le violeur-fantôme de Toujounine épinglé
Le quartier « Medraset Elyaban » vivait depuis un mois une véritable psychose. Un insaisissable violeur « professionnel »y sévissait. M.S., une femme divorcée demeurant dans une cabane avec ses trois enfants, déposa plusieurs plaintes au commissariat de police Toujounine 1, déclarant que ce sinistre personnage au visage toujours cagoulé l'avait violée à plusieurs reprises sous la menace d'un poignard. « Il se présente », disait-elle,« à des heures tardives pour la réveiller en lui piquant son arme au cou, avant de commettre son forfait et disparaître après l'avoir menacée de la tuer au cas où elle fît un seul bruit...Une autre quarantenaire célibataire qui vivait seule a, elle aussi, reçu cet indésirable à plusieurs reprises...Plusieurs autres femmes du même quartier ont toutes porté plainte pour avoir été violées et parfois battues par ce criminel sans scrupules au visage masqué...
Il y a deux jours, la police met la main sur un suspect qui porte plusieurs traits du portrait-robot dressé suite aux déclarations des victimes. Il s'agit d'un récidiviste connu. Les victimes à qui il a été confronté n'ont pas douté qu'il s'agit de celui qui les a violées. Rappelons que le violeur sadique qui ne cible que les fillettes en bas âge court depuis 2008. Cette année-là, Il avait abusé d'une petiote d'à peine un an.
Une bande sous les verrous
Le quartier Mellah bat actuellement les records des zones les plus risquées et les moins sûres de Nouakchott. Selon les statistiques officielles, plus de 60% des crimes commis dans la ville sont commis à Mellah et ses environs immédiats. Des dizaines de bandes de malfaiteurs issus du sinistre refuge de délinquants Gazret ech-Chebab sillonnent quotidiennement leurs rues…
Une jeune fille est braquée à Mellah la semaine passée alors qu'elle marche la nuit. Ses agresseurs la délestent de son sac qui contient son portable et une petite somme d’argent. Le parent de la victime, un policier, jure alors d'arrêter les coupables. Après que celle-ci a déposé sa déclaration au commissariat le plus proche, celui-là décide de jouer au détective privé. Il reconnaît le sac de la jeune fille un peu plus tard au bras d’une dame. Interrogée, elle affirme que c’est son voisin qui le lui a vendu. Embarqué au commissariat, ledit voisin s'avère être un dealer et l’on découvre de surcroît le téléphone sur lui. On en déduit aussitôt qu'il a échangé le tout contre de la drogue. Il crache le morceau et dénonce ses clients qui l’ont rejoint aussi sec au violon.
L'énigme de la Médina J
En 2008, un jeune homme d'affaires disparut à Nouakchott. Sa famille en fit déclaration au commissariat Tevragh Zeïna 1. Parents et proches entamaient des recherches partout dans la ville, sans résultats. On savait qu’il devait se rendre, au moment de sa disparition, chez un commerçant qui lui devait un million de MRO. On se rendit donc au bureau du commerçant, au Sud de l'école 10, dans une étroite ruelle non loin du fameux Charéer-Rizgh. Il affirma que son créancier était passé deux jours plus tôt, alors que lui-même était absent, et qu’il avait, comme d'habitude, chargé son sérieux planton de lui restituer la somme contre une décharge dument signée. Ledit planton lui avait remis celle-ci à son retour. Les recherches se dirigèrent donc ailleurs car le disparu avait bel et bien encaissé son argent et s'en était allé...
Après quatre jours sans résultats, on découvre à la plage, sans retrouver son véhicule, le cadavre, crâne fracassé, de l'homme disparu. La police ouvre une enquête qui tergiverse au début, avec l’idée que c’était pour s’emparer de sa voiture que ses tueurs l’ont assailli. Mais l’on retrouve le véhicule garé à la porte Sud de l'école 10. Le commissaire Ahmedou décide alors de prendre l'enquête en main. Le fait que la voiture du défunt n'ait pas quitté le quartier où il est allé récupérer son argent porte à nouveau l'accusation sur le commerçant et son employé. Ahmedou les convoque au commissariat. Le commerçant est au-dessus de tout soupçon, c'est un homme sans problèmes, ami intime du défunt qui traite avec lui depuis des années. Et l’homme d’affaires d’affirmer qu’il entretient une confiance totale à l’égard de son planton, chargé depuis toujours de remettre l'argent à ses créanciers. « Mon ami a bien encaissé son argent », réitère-t-il, « la décharge qui porte son cachet et sa signature en est la preuve ». Le commissaire les relâche donc. Et ceux-ci d’aller présenter leurs condoléances a la famille du défunt. Le planton a même beaucoup pleuré, « votre fils était si bon envers moi »...
« Larmes de crocodile ! », juge cependant le commissaire qui le suspecte depuis le début de l’enquête. Le limier envoie donc des agents en civil brosser quelques informations dans le quartier. Et ceux-ci finissent par obtenir des renseignements importants. Le boutiquier d’en face se rappelle que le jeune homme venu ce jour-là n'était pas ressorti de la maison de son voisin, tandis que trois nouveaux visages inconnus n’avaient cessé d’en aller et venir. Vers vingt-deux heures, une Mercedes 190 s’était garée à l'entrée de l'escalier. Ils avaient ouvert sa portière arrière gauche pour embarquer un homme qui semblait inconscient. L'obscurité n’avait pas permis de distinguer ses traits mais il portait un boubou identique à celui de l'homme entré vers 16 heures sans ressortir et son visage était familier au boutiquier qui l’avait vu souvent venir en cet appartement. Ahmedou n'a plus de doute. Il arrête le planton qui ne tarde pas à avouer avoir bel et bien organisé et perpétré le meurtre d'Ould Nana.
Lorsque son patron lui avait remis la somme que l’ami de celui-ci devait encaisser, l’idée de le tuer et de s'emparer de l’argent avait mûri dans son esprit. Il avait appelé trois de ses amis récidivistes pour leur exposer son plan. « Lorsqu’Ould Nana arrive, je lui remets la somme et lui demande, comme d'habitude, de me faire une décharge. Le pauvre jeune homme s'exécutera, sans bien évidemment s’attendre à ce qui l’attend. Au moment de redescendre l'escalier, l'un de vous trois lui assènera un coup de gourdin sur le crâne. Il tombera raide et, si nécessaire, les autres viendront l'achever... »
Le soir venu, ils avaient emmené son cadavre pour l'enfermer, pendant deux jours, à double tour dans une chambre isolée de Riyad, avant de le récupérer à une heure tardive de la nuit pour le balancer à la plage... Le million et les armes du crime furent découverts dans une malle sous l’escalier où le meurtre avait été commis.
Mosy