Placé devant les feux de la rampe depuis quelques années à cause d’une gestion désastreuse du réseau routier national, le ministère de l’Equipement et des Transports avait plus que jamais besoin d’un homme neuf, ayant l’expérience et les compétences requises et loin des luttes du sérail. Et Ghazwani n’est pas allé chercher loin. Mokhtar Ould Yedaly était, en effet, le secrétaire général dudit ministère après avoir été ramené d’AddisAbéba il y a quelques mois où il dirigeait depuis 2008 le Département Infrastructures et Energie au sein de l’Union Africaine.Bardé de diplômes (il a trois masters en Gestion des affaires, Telecoms et communications électroniques obtenus en Inde, aux USA et en Russie), Mokhtar a travaillé à Washington (ITSO puis Intelsat) et à Abidjan (gestionnaire du segment spatial à Rascom) avant d’atterrir à AddisAbéba.
Le nouveau ministre, connu pour être extrêmement rigoureux, aura besoin de toute sa compétence et de sa technicité pour faire bouger la lourde administration de l’Equipement et des Transports dans plusieurs directions. Premier défi qui l’attend, celui des routes. Il s’agit d’en finir avec les routes et ouvrages mal conçus, mal exécutés, notamment en faisant un état des lieux minutieux de l’existant, et en écartant les auteurs d’ouvrages et de routes malfaçonnés ou défectueux. La politique du moins disant, qui a tant fait de mal,devra être revue, en liaison avec les bailleurs, pour encourager les acteurs mondiaux du secteur à venir dans notre pays, à l’image de ce qui se passe au Sénégal, où ils participent à toutes les consultations internationales. Le prix le plus faible étant parfois associé à la qualité la plus faible, dans le domaine des routes, cela ne pardonne pas : une route faite pour durer 30 ans, avec un entretien normal, ne passe pas les 5 ans.Autre dossier, sur les routes, l’entretien, aussi important que la conception et la réalisation : des efforts et des solutions doivent être imaginés et très vite mis en place.Les opérateurs privés pourraient être mis, pourquoi pas, à contribution. Ce qui n’est déjà pas mal pour un début. Souhaitons-lui bonne chance !