Pas content, pas content : le Président n’est pas content. Il l’avait fait savoir il y a quelques mois lors d’une réunion du gouvernement, laissant les ministres pantois, nez dans les parapheurs. Il l’a répété la semaine dernière lors de la cérémonie organisée à l’occasion de la sortie d’une promotion de l’ENA. « Il est temps de mettre fin aux déséquilibres et dysfonctionnements dont souffre l'administration mauritanienne », a-t-il ainsi déclaré. Et souligner : « le moment est désormais venu de mettre en place une administration moderne et efficace pour un service public de proximité au service du citoyen. » Il a ensuite fait mention des tares dont souffre notre administration. Il en veut pour preuve le fait que la présidence de la République reçoive de façon régulière des rapports sur les plaintes et problèmes des citoyens. Il a passé en revue quelques exemples de déséquilibres qui caractérisent les services des établissements publics, dont la plupart ne mettent pas en place les mécanismes qu'il faut pour la réception et l'orientation du citoyen…
« Ce type de lacunes n'est plus tolérable ! », martelait-il alors, « Ces déséquilibres sont notés au niveau de l'administration centrale, en particulier dans les départements de l'urbanisme, de l’eau, de l’électricité, des impôts, de la santé, du registre social et de l'administration territoriale, dont le contact avec le citoyen est très déficient, ce qui a entrainé un manque de confiance entre celui-ci et ceux-là ».
Mais à qui incombe une telle désastreuse situation ? À une administration et des services publics gangrénés par le laisser-aller, le népotisme, l’incurie, l’absence totale de méritocratie et la corruption – entre autres tares… – ou à ceux qui doivent les choisir ? Le Président a mis le doigt sur la plaie. Qu’attend-il pour crever l’abcès ?
Ahmed Ould Cheikh