Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) entend entamer la seconde phase de son action. Le 17 Mars, il a organisé en ce sens un atelier à l’hôtel MONOTEL Dar El Barka de Nouakchott. Avec le double objectif de faire le point sur les principaux acquis du PRAPS I sans manquer de relever ses points faibles et lancer de façon officielle le démarrage du PRAPS 2 en Mauritanie…Si l’on n’y relâchera pas les appuis directs aux populations pastorales vulnérables qui complètent les investissements structurants acquis, elle soutiendra les initiatives de valorisation des chaînes de valeurs des différentes filières porteuses. Mais, pour l’heure, l’unité de coordination (UC) du PRAPS avait à bien accueillir ses partenaires. Elle a donc mis les petits plats dans les grands et l’assistance fut à la dimension de l’évènement.
Consolider les acquis de la phase I
L’UC a présenté aux nombreux participants venus des départements ministériels impliqués les objectifs, les composantes, les approches et modes opératoires, les zones d’interventions et le financement de sa phase II. Un travail largement inspiré des acquis et contraintes de la phase I, dont le bilan est jugé très positif, tant par les bénéficiaires que le gouvernement et les PTF. Les acquis ont fait l’objet d’un exposé agrémenté de films et images. On retiendra ici l’importance des infrastructures pastorales réalisées : postes de santé animale, parcs de vaccination, puits et forages pastoraux, marchés à bétail, aires d’abattage amélioré et de repos, mini-laiteries… ; dont les impacts sur les conditions socioéconomiques des pasteurs et agropasteurs en Mauritanie commencent à se faire profondément ressentir.
La cérémonie lancement était présidée par le ministre de l’Élevage, monsieur Lemrabott Bennahi, en présence de la représentante résidente de la Banque Mondiale, chargée du projet, la ministre de l’Environnement et du développement durable, le délégué de Taazour, le coordinateur du projet, le docteur Idrissa Diarra et d’autres personnalités…Dans son allocution, le ministre de l’Élevage a rappelé l’importance qu’accorde le gouvernement au secteur vital de l’élevage. Il a ensuite indiqué que la phase II du PRAPS est financée au profit de tous les pays bénéficiaires du Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), à hauteur de 350 millions de dollars – dont 45 au PRAPS Mauritanie – pour la période 2022-2027. Ould Bennahi s’est dit persuadé que les recommandations et orientations qui sortiront de cet atelier permettront à l’équipe de mise en œuvre et les partenaires de mener à bien les activités prévues, au profit et pour le plus grand bien des communautés pastorales et agro-pastorales de notre pays qui fondent un grand espoir pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Il a enfin remercié les partenaires les partenaires du projet, en particulier la Banque Mondiale, principal bailleur de fonds, pour son constant appui, le CILSS et l’équipe de l’UC du PRAPS pour le résultat très probant de la phase I
La représentante-résidente de la Banque mondiale en Mauritanie a loué pour sa part les résultats enregistrés par la phase 1 et assuré le Gouvernement du soutien de son institution, tout en soulignant l’importance du PRAPS pour le secteur de l’élevage en Mauritanie. De son côté, le représentant des associations pastorales a remercié l’UC pour les partenariats fructueux et l’échange permanent avec les organisations faitières pastorales dans la mise en œuvre des activités de la phase 1 mais aussi pour les visibles réalisations en renforcement des capacités et en infrastructures productive et marchandes. « Les éleveurs et leurs OSP que nous sommes », a-t-il souligné,« fondent beaucoup d’espoir sur le démarrage du PRAPS 2 pour mettre à l’échelle et consolider les acquis, combien importants, du PRAPS 1 ». Et de souhaiter la mise en place d’un système pérenne de crédit d’élevage adapté au contexte socioéconomique et pastoral afin d’améliorer l’accès des pasteurs et agropasteurs aux ressources de financement ; le renforcement des structures socioprofessionnelles et de leurs rôles, notamment dans des programmes de sensibilisation et d’information pour faire face à l’insécurité grandissante dans les axes de transhumance interrégionale ; et la dynamisation, enfin, de l’engagement du GNAP et de la FNE pour le développement du secteur de l’élevage. « Face au contexte difficile au Mali, de la guerre en Ukraine et de la sécheresse en Mauritanie », il a conclu en lançant un appel au gouvernement afin d’accélérer et renforcer les activités du programme d’urgence déjà entamé, afin de prendre en compte les effets de restriction de la transhumance au Mali, en boostant notamment la vente des aliments du bétail à des coûts abordables.
Quelques recommandations
Parmi les recommandations approuvées par les participants, on peut noter : consolider les acquis du PRAPS 1, éviter les erreurs et les problèmes vécus au cours de la première phase ; rendre les chartes pastorales plus durables par une meilleure appropriation des communautés ; continuer à élaborer les bilans fourragers et surtout les diffuser à temps ; intensifier et sensibiliser les éleveurs sur l’importance du marquage des animaux vaccinés pour pouvoir atteindre les objectifs quantitatifs de bénéficiaires fixés par le projet ; impliquer davantage les jeunes et les femmes dans la mise en œuvre des activités et leur en faire profiter au maximum ; sensibiliser et vulgariser davantage le code pastoral et ses décrets d’application au niveau de tous les acteurs ; encourager les voyages d’étude et les réunions de concertations entre les organisations pastorales des six pays membres du PRAPS ;diffuser les accords et conventions sur la transhumance transfrontalière ; sécuriser et matérialiser les couloirs de transhumance en conformité avec ceux des pays limitrophes ; sécuriser les passages de animaux dans les zones minières du Nord ; impliquer davantage les organisations pastorales dans la mise en œuvre et le suivi de toutes les activités du projet ; appuyer l’élaboration d’une stratégie nationale d’hydraulique pastorale ; renforcer la coordination entre l’UC et les coordinations régionales ; professionnaliser le système de transport des animaux dans les zones Nord du pays.
Ben Abdalla