Dénonçant les combines sous les déchets de Nouakchott: Les ex-employés de Pizzorno reviennent à la charge

8 March, 2022 - 11:56

 

Le collectif des ex-employés de Dragui-Transports (Pizzorno) ne démord pas. N’arrivant jusqu’à présent à recouvrer leurs droits, en dépit de multiples actions de protestations et de lobbying, ils ont décidé  de saisir la représentation nouakchottoise des Nations Unies en charge des droits de l’homme pour enfin obtenir gain de cause.

Sur le front de la lutte, les ex-employés réclament des droits impayés par la société privée française depuis 2014, suite à la résiliation du contrat qui la liait avec l’Etat mauritanien dont ’’la grande part de responsabilité dans cette affaire est dénoncée par le collectif’’.

Le Collectif  vient d’adresser une correspondance au représentant du Haut commissariat des droits de l’homme des Nations Unies en Mauritanie où il expose les différentes péripéties de ce contentieux, déplorant du coup la manière dont le différend avec la société  a été épongé sous les déchets de Nouakchott et  sur le dos des travailleurs. Ils y voient ‘’une si triste réalité sans équivoque’’ non sans dénoncer la ‘’complicité des autorités de l’époque (2014-2015)’’.

‘’Nous avons été sacrifiés par le fameux protocole transactionnel signé le 29 janvier 2015 entre la société et l’Etat mauritanien représenté alors à cette époque par le premier ministre, le ministre des finances, celui de l’Urbanisme et le directeur général de l’Agence de Développement Urbain qui sont les seuls coupables désignés de notre malheur d’aujourd’hui qui fait tache d’huile’’, font-ils remarquer.

Sept ans d’attente  sont très longs pour les ex-employés. Car la société n’a pas, selon eux, respecté son engagement mentionné sur leurs lettres de licenciement. Ils citent : ‘‘notre service administratif et financier tiendra à votre disposition le solde de tout compte dont le règlement ne pourra intervenir qu’après négociation et recouvrement des sommes qui nous sont dues par la Communauté Urbaine de Nouakchott.’’

Pour les ex-employés, l’Etat, en aucun cas, ne devrait rester insensible à ce phénomène socioprofessionnel qui touche plus de 1200 pères et mères de famille abandonnés à leur triste sort. Ils craignent qu’avec l’usure du temps, ils vont perdre leurs propres droits les plus légitimes. Et déplorent le manque de soutien des autorités de l’époque. ’’Nos autorités ne nous ont jamais apporté un soutien significatif sur ce dossier, et ont préféré garder un silence coupable. Ne parlons pas de notre avocat qui semble être résigné ou contraint à l’abandon sur ce dossier pour des raisons que nous ignorons’’.

Les ex-employés dénoncent également le mépris de leur ancien employeur.’’Au regard de toutes les tentatives effectuées çà et là, la société demeure inflexible sur sa position plus qu'ambigüe. Elle ne laisse aucune trace derrière, d’où une fuite sciemment préparée. Elle ne répond guère à aucune correspondance d’où elle peut provenir et c’est là que nous vous demandons de bien vouloir porter votre trés grande attention’’.

En dépit du fort  sentiment qui les anime et de leur détermination à aller jusqu’au bout, les ex-travailleurs redoutent le pire ‘’Quelque part, c’est un dossier définitivement clos. Qui nous dit que notre dossier n’a pas fait l’objet d’étouffement quelque part ? s’interrogent-ils.’’Une hypothèse  à ne pas exclure jusqu’à la preuve du contraire et aujourd’hui le règlement de nos droits relèverait d’un grand miracle inattendu. Mais de notre côté, nous n’abandonnerons jamais notre lutte tant qu’il y a lueur d’espoir d’autre part’’, ont-ils fait savoir.

C’est dans cette optique que les ex-employés placent leur ultime chance  sur le fonctionnaire onusien. Et le prie d’exhorter Pizzorno ‘’dont la fuite programmée  avec leurs droits ne fait plus aucun doute de revenir à la raison car l’ampleur du préjudice qu’elle nous fait subir est plus que incommensurable.’’

Les anciens travailleurs réclament aujourd’hui à la société Pizzorno un règlement immédiat de leurs droits dont le montant avoisine 130.000.000 MRU, au titre d’indemnités de licenciement, d’arriérés de salaires et des dommages-intérêts. De leur avis, Pizzorno  reste animé par un seul but: ‘’se venger de l’Etat mauritanien qui a résilié unilatéralement le bail de dix ans  les liant alors qu’il restait trois ans d’activités à parachever’’. Le collectif lance un appel aux autorités actuelles pour un règlement définitif de ce dossier. ‘’ L’Etat  pourrait être bien avisé à solutionner ce contentieux et à permettre à ses propres citoyens injustement privés de leurs droits de les recouvrir’’, espèrent-ils.