«Nous sommes venues voir le maire pour lui faire part de notre souffrance : l’eau devient rare. Nous demandons au maire de transmettre au plus haut sommet de l’état la misère de notre village : LE MANQUE D’EAU.» dixit Diara Seydi Camara présidente de Duutu Mertu. C'est le cri du cœur et de ralliement des femmes de Dafor sorties manifester pour réclamer l'eau. Et le maire de la commune de Dafort , Diadie Gagny Camara de répondre: «votre message sera transmis " .
Et pour cause, cette grosse agglomération, peuplée d’environ 15000 habitants connaît de sérieux problème d'eau et donc de soif.
En effet, selon diverses sources concordantes, ce village, un des plus importants de la Moughataa de Ould Yengé dont l’école ayant fourni le premier directeur de la fonction publique et un des premiers statisticiens du pays, manque presque de tout. A commencer par l’eau qui est, comme on le dit, source de vie.
Le forage datant des années 90 fournit une quantité d’eau insuffisante pour sa population. Les quelques gouttes d’eau des robinets coulent vers 3 h du matin. Pour remplir un seau de 10 litres, il faut attendre des heures…Résultat, de longues queues se forment, dès l'aurore, autour de quelques rares bornes fontaines.
Pour se procurer ce liquide précieux afin de régler les besoins quotidiens et croissants des familles, les femmes doivent s’armer de patience pour effectuer le parcours du combattant.
Face à leur calvaire, elles (organisées autour du regroupement féminin Duutu Metu) sont sorties manifester avec des seaux d’eau sur la tête pour réclamer l’eau. Face aux femmes venues réclamer une solution à leur problème, le maire de la commune de Dafor Diadie Gagny Camara promet qu’il transmettra le message. Cette action intervient en cette période de début de grande chaleur dans la zone et à quelques jours du mois béni du Ramadan. Sur les pancartes que certaines portaient, on pouvait lire : Dafort a soif, Dafort manque d’eau, l’eau, c’est la vie etc.
Mais Dafort connaît aussi d’autres difficultés liées à son enclavement, ce gros village se situe à quelques 30 km de la route bitumée reliant M’Bout à Sélibabi, capitale régionale du Guidimakha. Selon nos sources, franchir cette distance pendant l’hivernage relève d’un autre parcours du combattant. Elles ajoutent que les populations rencontrent d'énormes difficultés liées aux papiers d’état-civil (pas de centre d'état civil) et ne disposent qu’une médiocre couverture en réseau téléphonique