Bagarre au marché GSM
Le marché de téléphones portables et de matériel GSM est la destinée quotidienne de dizaines de jeunes désœuvrés qui y passent la journée en quête de la moindre occasion de bénéfice ou arnaque. Pour la plupart fichés par la police, ces jeunes voyous sont appelés en jargon populaire « el mellaha » au regard de leur aptitude à rouler les gens...Les bagarres sont routinières en ce marché. Il arrive qu'on ferme complètement « Nokta Sakhina » jusqu’à la fin de la journée, suite à une violente altercation. Parfois ce sont de vraies batailles rangées entre des bandes rivales. Ces rixes ont causé de graves blessures et même des morts.
Vendredi 18 Février, une simple échauffourée y a tourné au drame. Un jeune homme appelé Ahmedou ould Bilal interpelait son ami Abdallahi ould M'barek qui lui devait dix mille MRO. La discussion a tourné très vite en pugilat. Apparemment le plus costaud des deux, Abdallahi prend le dessus. Ahmedou est balancé au sol. Pour relever le défi et venger l'humiliation subie, celui-ci tire un gros poignard qu’il tenait caché dans sa botte. Voyant l’arme, Abdallahi essaie de prendre le large. Malheureusement pour lui, il glisse sur le sol carrelé et tombe. Abdallahi le poignarde au bas-ventre et tente de lui asséner d'autres coups. L'assistance intervient pour le maintenir, il se débat furieusement et le couteau qu'il refusait de remettre blesse légèrement deux personnes qui voulaient le confisquer. Des agents du poste de police interviennent et ne parviennent à le menotter qu’avec l'aide des gens. On évacue le blessé qui a déjà perdu beaucoup de sang au CHN. Il décède malheureusement avant d'y arriver. Embarqué au commissariat de police Tevragh Zeina 1, Ahmedou est placé en garde a vue avant d'être déféré et écroué.
Le défi de la police
Malgré le travail colossal de la police à Nouakchott, des brèches sécuritaires ne cessent de s’y ouvrir. Nombre de malfaiteurs continuent à sévir partout à la barbe et au nez des agents. De grandes bandes de récidivistes poursuivent leurs activités, parfois sans même être dérangées par les condés...
Cependant le plus grand défi auquel la police fait face ces jours-ci est un bidonville situé entre les secteurs 5 et 6 de Mellah : le tristement célèbre« Gazret Echebab ». Ce squat vit le jour après le lotissement des quartiers d'Arafat et Toujounine et l'interdiction des « gazra » par les autorités. La majorité de ces habitants est composée de jeunes. C'est pourquoi lui a-t-on donné ce nom. Des hors-la-loi à l’instar de la quasi-totalité des autres qui y habitent, délinquants et voyous, repris de justice et récidivistes. Dès le coucher du soleil, les voilà à s'éparpiller partout en quête de proies pour revenirà des heures tardives se réfugier dans leurs planques inaccessibles. Les rues de ce bidonville peuvent à peine laisser passer une personne. Mais pas une charrette, à plus forte raison une voiture. Ce qui a toujours empêché la police d'accéder à ce populeux ghetto. Il arrive pourtant que des agents y pénètrent pour arrêter un suspect. Ils garent leur véhicule à l'entrée du squat et y entrent à pied. Sans jamais s’y attarder, vite découragés par l'étroitesse des ruelles et le nombre d'habitations qui les bordent, cabanes, baraques et les tentes collées les unes aux autres. Si quelqu’un se sent visé par l’arrivée des policiers, il peut facilement s’éclipser sans laisser de traces...
Tant de fois la police aura-t-elle ainsi échoué à épingler des suspects à Gazret Echebab ! L’antidrogue continue cependant à y traquer plusieurs dealers. En vain. Si les pouvoirs publics ne prennent pas la décision de démanteler totalement ces dangereux bidonvilles, c’est la loi de la jungle qui prévaudra et nul ne sait ce qu’il peut en advenir, sinon un surcroît de dangers pour les citoyens...
Les intrus des condoléances
Il est devenu une mauvaise habitude chez nous de transformer les condoléances en cérémonies et festins. La famille endeuillée se voit dans l'obligation de prendre en charge des dizaines de parents, amis et autres pendant trois jours ; égorger quotidiennement au moins trois à quatre moutons; accumuler de grosses autres dépenses pour nourrir tout ce monde. Mendiants et quémandeurs en tout genre rappliquent, troubadours et charlatans en profitent eux aussi pour amasser le maximum de gains. Le tout pimenté d’arnaqueurs pleurant leur tristesse et les louanges au défunt avec lequel ils avaient lié tant de liens… alors qu'ils n'ont appris son nom que juste à la porte d'entrée. Et de prendre à part un membre de la famille pour le déplumer...
Des jeunes hommes apparemment nantis, bien habillés et parfumés font le tour de telles cérémonies dans le seul but d’y voler des chaussures de qualité pour les revendre. Nouvelle catégorie de petits malins : se présentant volontaire à préparer le thé, servir boissons et repas, on se fait passer pour si familier que chacun de la famille pense qu'un autre des siens a appelé ce brave homme. Et hop ! Téléphones, argent, nourriture, parfois moutons même, dans l’escarcelle du roublard ! Une famille endeuillée a ainsi perdu huit téléphones de valeur dérobés par un de ces intrus.
Mosy