La personne à suivre Aliya Abass, très indépendante reporter sur téléphone mobile en Mauritanie

14 February, 2022 - 10:52

Aliya Abass, journaliste basée en Mauritanie, raconte sur TikTok la sélection du court-métrage Au village, qu’elle a coréalisé, au Mobile Film Festival de 2021, un festival français organisé en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement. Capture d'écran TikTok/@aliya.abassAliya Abass, journaliste basée en Mauritanie, raconte sur TikTok la sélection du court-métrage Au village, qu’elle a coréalisé, au Mobile Film Festival de 2021, un festival français organisé en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement. 

Chaque lundi, Courrier international vous invite à découvrir une influenceuse ou un influenceur. Cette semaine : Aliya Abass. Journaliste professionnelle installée en Mauritanie, elle filme avec son smartphone et diffuse grâce aux réseaux sociaux des sujets non couverts par les médias nationaux, tels que le racisme, la migration ou le droit des femmes.

“Le fait que les Mauritaniens acceptent qu’une jeune femme soit suivie sur Internet est une nouveauté […]. On n’entend pas seulement, ‘ce n’est pas bien de ressembler à ça’ ou ‘cette fille ne se mariera pas’ mais on voit, par exemple, sur des réseaux comme TikTok, des jeunes qui veulent sortir de l’ombre.” La jeune femme de 26 ans, Aliya Abass, qui s’exprime ainsi dans le quotidien espagnol El País sait de quoi elle parle.

 

Approcher les gens sans les intimider

Journaliste professionnelle formée à Dakar (au Sénégal voisin) et à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, où elle s’est installée, Aliya Abass est devenue adepte du reportage sur téléphone mobile. Beaucoup plus discret et léger qu’une caméra, le smartphone lui permet d’approcher les gens sans les intimider avec un résultat qui peut être de très bonne qualité.

Cette nouvelle façon de raconter des histoires, avec des équipements plus accessibles et soutenus par les réseaux sociaux, génère un récit différent dans un pays où l’espace médiatique présente traditionnellement d’importantes lacunes”, explique le quotidien espagnol.

La presse encore sous surveillance

Certes, la liberté de la presse s’y améliore lentement. Selon l’indice 2021 de Freedom House, observe El País, “la Mauritanie a rejoint les rangs des pays considérés comme ‘partiellement libres’. Mais, avec un score de 35 sur 100, elle reste proche des pays ‘non libres’.” L’association Reporters sans frontières la classe au 94e rang sur 180 pays audités dans le monde.

Pour l’heure, les médias audiovisuels en Mauritanie offrent donc “une vision très limitée de la réalité de ce pays d’un peu moins de 5 millions d’habitants”, déplore Aliya Abass. La télévision publique nationale se concentre sur les activités du gouvernement. Et les chaînes privées sont pilotées directement ou non par des hommes politiques, des partis ou des groupes d’hommes d’affaires

 

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