Biram Dah Abeïd a rejeté en bloc, au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 24 juin, à son siège de campagne, les résultats provisoires communiqués par la CENI dénonçant les irrégularités fort nombreuses qui ont entaché le scrutin du 21 juin. Selon le candidat indépendant, « de nombreux cas de fraude, d’irrégularités, de manquements ont émaillé cette consultation n et ne représentent guère le choix des électeurs mauritaniens qui ne reconnaitront pas dans les autorités qui seront issues de cette consultation électorale ». C’est dans cette optique que "nous avons introduit aujourd’hui un recours devant le Conseil constitutionnel contre les fraudes, les manquements et les irrégularités qui ont émaillé ces élections. Et nous espérons que le Conseil constitutionnel statuera par la loi et en toute responsabilité pour rendre le droit au peuple mauritanien", a déclaré Biram avant d’appeler ses militants et sympathisants à la vigilance et à la défense des acquis.
Félicitant le peuple mauritanien pour l’exemplarité de son comportement et la conduite pacifique dont il fait preuve durant le déroulement de ce scrutin, Biram a exclu l’usage de toute action violente dans son combat politique, estimant qu’il est nécessaire de conquérir le pouvoir dans un cadre d’une société apaisée avec un ordre établi. Aux yeux de Biram, il est nécessaire de persévérer la paix civile et de consolider les acquis afin d’aspirer à plus de justice, plus de droit.
Biram a présenté ses excuses au peuple mauritanien pour les « propos indécents et offensant tenus durant la campagne », ainsi qu’aux forces armées et de sécurité considérées par Biram comme '' la soupape de sécurité pour tous les mauritaniens''. De même il salué la bonne volonté dont les officiers ont fait preuve.
Pour le leader abolitionniste, ces élections historiques devaient déboucher sur une vraie alternance dans le cadre d’un débat d’idées. Aussi, elles devaient aboutir à une Mauritanie démocratique et égalitaire. Malheureusement , déplore Biram, la corporation des hommes d’affaires, la faction politique de la majorité et l’opposition qualifiée de serpent du système se sont érigés en bloc contre les aspirations du peuple mauritanien au changement.
Réitérant sa promesse, Biram a indiqué que le vote des mauritaniens sera défendu conformément au verdict des urnes soulignant qu’il usera des moyens légaux et pacifique. En cas de refus du recours intenté auprès du Conseil Constitutionnel, le directoire se réunira pour déterminer la conduite à tenir.
Biram a révélé que si le scrutin s’était déroulé dans les règles de l’art, il aurait réalisé un score variant entre 35 et 42 %. Fort de sa deuxième place et de sa stature de grande révélation de la compétition du samedi dernier, Biram recommande, au pouvoir de revoir, « son attitude en reconnaissant le parti RAG et le mouvement IRA ». « Le courant radical, par son ascension fulgurante constitue aujourd’hui une dynamique politique incontournable et déterminante pour l’avenir de la Mauritanie, selon lui.
Dans un communiqué de presse, le directoire de campagne a estimé que : « l’enrôlement puis l’inscription massive d’étrangers sur les listes électorales a créé des communautés d’électeurs fantômes : la circonscription électorale de BirMoghreïn est passée de 1500 électeurs ( en 2007) à plus de 9 000 cette année grâce à l’enregistrement en masses de sahraouis ; à Dhar le nombre d’électeurs a été multiplié par dix en faveur de l’inscription de nombreuses populations touaregs et arabe venues du Nord du Mali ». Appel a été lancé aux militants et sympathisants de « rester mobilisés et vigilants ». Le directoire a interpellé les « tenants du pouvoir qui s’arcboutent encore dans une position de déni de la mouvance abolitionniste à faire face courageusement au désaveu qui leur a été fait par le verdict populaire et de cesser tout comportement tendant à noyer tout espoir d’avènement d’une Mauritanie libérée de l’opprobre ».