Le président de IRA Mauritanie Biram Dah Abeïd s’est insurgé, mercredi 9 février, en conférence de presse contre la décision de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de maintenir en prison les détenus de Rkiz. Pour le leader abolitionniste, ‘’les jeunes détenus arbitrairement depuis quatre mois ne sont que des boucs émissaires. D’autant qu’ils se sont élevés contre les injustices et l’exclusion orchestrés par les féodalités locales en collusion avec l’administration’’. Selon lui, le fonctionnement de la justice doit être revu avec force au moment où celle-ci cherche à libérer un esclavagiste deux mois après son incarcération.
Le président a appelé à un rajeunissement de la classe des hommes d’affaires avec l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes d’affaires animés par un esprit entrepreneurial et à plus d’équité et de justice non sans dénoncer l’exclusion dont sont victimes les autres communautés.
Abordant le dossier de la décennie, Biram a estimé que le peuple mauritanien attend avec impatience les résultats du dossier de la corruption qui ne doit pas être un règlement de comptes. Selon lui, il est temps de traduire devant les juridictions les personnes impliquées. La justice doit s’exprimer de manière transparente et rendre sa sentence. Les personnes reconnues coupables doivent purger leurs peines et celles qui sont innocentes doivent recouvrer leurs droits et réhabiliter.
« Le dossier est passé en deux ans par les stades d’instruction parlementaire, policière et judiciaire, d’où l’impossibilité d’étendre le temps de l’enquête au-delà du 13 mars 2022. Il faut déférer les prévenus dans le dossier dont l’ancien président devant le tribunal pour que la justice tranche”, a-t-il prôné, s’étonnant du fait que l’enquête n’a pas visé plus qu’une fois et en dépit de la longue procédure du dossier, certains prévenus.
‘’Le dossier de la décennie doit être strictement judiciaire. Que son véritable moteur soit d’autres objectifs que ni le président ni le peuple ne connaissent, et qu’il soit aussi la mécanique de ces mesures, cela aura des répercussions contraires sur la Mauritanie et le pouvoir en placé”, a-t-il précisé.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?