Trois directeurs centraux (deux au ministère des Finances et un à celui de l’Habitat) ont été démis de leurs fonctions la semaine dernière à l’issue du Conseil des ministres. Une rumeur, qui n’avait cessé d’enfler ces derniers mois, faisait état d’un scandale dont les « héros » seraient de « haut placés » qui auraient fait main basse sur des dizaines de lots fonciers par divers subterfuges. Le limogeage, coup sur coup, de ces trois directeurs l’a confirmée : il y a bien eu du grabuge aux Domaines. L’enquête, nous dit-on, se poursuit encore et ses conclusions seront transmises à la Justice. Bravo ! Mais est-ce suffisant ? Pourquoi eux et pas d’autres ? Il est à fort à craindre que ces limogés (dont la responsabilité dans ce qui s’est passé ne fait apparemment aucun doute) ne soient l’arbre qui cache une immense forêt de faux et d’usage de faux dont ils ne sont qu’un maillon. Le plus faible ? En cette affaire comme en d’autres, l’opinion publique est aux aguets. Après avoir été roulée dans la farine et ayant vu ses maigres ressources spoliées par un clan vorace pendant une décennie, elle ne peut plus se contenter de slogans. Tolérance zéro : toute affaire doit désormais aller à son terme, ses auteurs, quels qu’ils soient, sévèrement sanctionnés et les sommes détournées revenir au Trésor public. Il n’est pas normal qu’en deux ans et demi, aucun procès pour gabegie n’ait été intenté et personne n’est encore allé en prison pour détournement. Ce ne sont pourtant pas les affaires qui manquent…
Ahmed ould Cheikh