Un directeur d’établissement public a été relevé de ses fonctions la semaine dernière ; un autre limogé ; le coordinateur d’un grand projet, qui a pris ses aises avec la gestion, devrait suivre sous peu. Plusieurs entreprises sont dans le viseur de l’Inspection générale de l’État qui ne va pas tarder à rendre ses rapports ; accablants pour certains, si l’on en croit diverses confidences. La lutte contre la gabegie serait-elle en train de prendre un nouveau tournant ? Le président de la République serait-il désormais plus enclin à sévir contre les prévaricateurs, après avoir donné l’impression, surtout après certaines nominations et le recyclage de certains symboles de la décennie azizienne, que la lutte contre la gabegie ne faisait pas partie de ses priorités. Contrairement à son prédécesseur qui la chantait sur tous les toits. Avec les résultats que l’on sait : « le » Casse du siècle. Depuis le rattachement de l’IGE à la Présidence et la nomination à sa tête d’un technocrate dont tout le monde salue la compétence et l’intégrité, la grande lessive de printemps est enfin en route. Comme dit tantôt, des têtes sont déjà tombées, d’autres suivront dans les semaines à venir. Mais le travail ne doit pas s’arrêter là. L’utilisation à des fins personnelles du bien public est devenu tellement banal dans ce pays qu’il serait illusoire d’y mettre fin du jour au lendemain. La bataille risque d’être de longue haleine mais elle mérite d’être menée. D’une main de fer et non pas dans un gant de velours mais d’acier. Il faut frapper tellement fort que plus personne ne songera désormais à tendre la main vers les ressources d’un peuple dont le principal ennemi a toujours été son gouvernement, comme disait Saint Just. S’il vous plait, monsieur le Président, pas de quartiers ! Dieu reconnaîtra les siens.
Ahmed ould Cheikh