Faits divers… Faits divers…

15 December, 2021 - 23:02

Des bandes actives en banlieue

Quartier à l'extrême Sud-est de Nouakchott, Mellah est loin d’être une zone sûre. La criminalité y est très élevée. Particulièrement dangereux, son secteur 3abrite le fameux squat « Gazratechebab », réputé repaire de malfaiteurs de tout acabit. La police ne s'y rend qu’avec difficulté. La bande des « vingt lascars », celle des « dix boys », le groupe « Cheffara » et autres y opèrent depuis longtemps. Des dizaines de délinquants mineurs et toxicomanes y circulent jour et nuit pour braquer, agresser et violer...

Le calme relatif qu’a vécu Nouakchott l'été passé fut une période d'or pour les habitants de Mellah enfin autorisés à vivre un ou deux mois tranquilles. Une quiétude assombrie dès le mois d'Octobre où braquages et agressions ont repris de plus belle. Avec des délinquants mineurs complètement drogués et enragés à maltraiter les gens au secteur 3. Trois jeunes hommes qui se rendaient à un mariage, le samedi 11 vers 22h, ont été agressés et délestés de leurs boubous et téléphones par des djenks armés de poignards et puant le haschich. Des dizaines d'autres passants ont subi le même sort en cette même zone lors des deux dernières semaines.

À Dar Naïm, un quartier tout aussi peu sûr, plusieurs agressions et vols à main armé ont été signalés également. La police a arrêté des suspects, tous repris de justice et membres d’un vaste réseau de récidivistes : certains viennent à peine de purger leurs peines, d'autres sont sous liberté conditionnelle ;et tous régulièrement approvisionnés en drogue par des dealers connus. Un de ceux-ci a été arrêté. Pourquoi pas les autres ?

 

Drogue, encore et toujours…

Notre pays paraît bel et bien en passe de subir une situation explosive avec les stupéfiants. Le laisser-aller qui n’a cessé de prévaloir chez nos autorités et notre administration est le facteur principal de la prolifération de ce si néfaste phénomène dans notre société nomade et informelle. L'un de nos anciens présidents n'aurait-il pas admis que notre pays puisse devenir un point de transit de la poudre blanche ? Persuadé qu'elle serait consommée ailleurs, il pensait que sa manne financière pourrait nous être utile et son danger négligeable. Mais cette hypothèse s’est révélée malheureusement fausse : la drogue fut et demeure consommée chez nous. Avec, en conséquence, une bonne partie de notre jeunesse condamnée à la toxicomanie...

Le trafic de drogue est devenu routinier en Mauritanie. On se souvient des grands réseaux et filières à l’instar du fameux « réseau Ham ». Ce grand dealer traitait directement avec de hauts responsables de la police qui furent emprisonnés avec lui en1996, avant d'être relâchés et réhabilités. Presque chaque semaine, la police met la main sur des bandes de dealers. C’était, il y a peu, le fameux boutiquier de la Medina R, énorme distributeur de drogue sous la couverture de son petit commerce. Des tonnes de stupéfiants furent saisies chez lui. Le comble en cette affaire est que ce sont souvent des hommes en uniforme qui s'occupent du transport des drogues vers leurs destinations et leurs collègues aux postes de contrôle les laissent passer sans piper mot…

Énorme coup de filet, cette semaine, réalisé par la gendarmerie ! Les pandores avaient obtenu des informations sur une cargaison qui venait de quitter Bababé pour Nouakchott à bord d'un véhicule conduit par un homme en uniforme. Et la gendarmerie d’ordonner à tous ses postes de laisser passer sans problèmes le véhicule suspect…jusqu’à Wad Naga où un groupe cynophile de gendarmes attendait aux aguets. Le véhicule s'arrête, les chiens se ruent vers sa malle arrière en aboyant à tue-tête. Il faut donc contrôler ladite malle,  au grand dam de l'homme en uniforme qui ne veut surtout pas qu’on le retarde car il doit, prétend-il, « rejoindre son poste le plus vite ». Mais les gendarmes l'obligent à obtempérer et voilà deux cents kilogrammes de chanvre indien en plaques mis à découvert !

 

Le malheur des livreurs de pain

Avant le mois de Novembre, la fédération des boulangers traitait avec des centaines de jeunes mauritaniens dont le gagne-pain consistait à livrer aux boutiquiers de la ville le pain tiré des fours de Nouakchott. Les fourniers leur cédaient la miche à 70 MRO, ceux-là les revendaient à 90 MRO aux boutiquiers qui les proposaient enfin à leurs clients au prix de 100 MRO.C’était, pour ces jeunes chômeurs, un moyen de subsistance les éloignant des tentations de la délinquance et autres activités malhonnêtes.

Mais il semble que ladite fédération ait tout dernièrement décidé, pour on ne sait quelle obscure raison, d'en finir avec ces livreurs et de traiter directement avec les boutiquiers. Cela allait provoquer une hausse du prix du pain, nonobstant l'intervention de l'État. Mais voilà tout de même la plupart de ces pauvres livreurs à nouveau réduits au chômage… alors qu'ils ont des familles à nourrir. Un souci qui ne semble guère préoccuper ni la fédération ni l'État...

Plusieurs propriétaires de fours ont cependant décidé de continuer à livrer leur pain à leurs anciens clients. Au grand dam de l'influente fédération des boulangers. Elle a d’abord fait pression sur ces récalcitrants qui refusaient de lui obéir, au regard du sérieux de leurs clients et désireux de poursuivre leur collaboration avec ceux-ci pour écouler toute leur marchandise. Et d’argumenter avec le constat de la baisse sensible des ventes depuis la décision de la FNB. De leur côté, les livreurs nous ont déclaré se retrouver directement menacés, depuis, par des hommes de main de la fédération, pour les empêcher d’accomplir leur livraison habituelle. L’un de ces jeunes aurait été même menacé avec une arme à feu par un de ces sbires de la FNB.

Mosy