Après avoir ouvert un compte Facebook en son nom, l’ex-président Ould Abdel Aziz, entre autres poursuivi pour enrichissement illicite, blanchiment d’argent et détournement de deniers publics – excusez du peu – et placé en détention préventive, l’a supprimé quelques semaines après. La faute sans doute au peu d’enthousiasme que cette page a suscité auprès des désormais rares soutiens de l’ancien guide si peu éclairé. Féru de réseaux sociaux, il s’est cependant rabattu sur Twitter et a commencé à l’inonder de messages, à l’instar du clown Trump (son modèle ?). Tous plus virulents les uns que les autres vis-à-vis du gouvernement à qui il ne pardonnera sans doute jamais de l’avoir déplumé et envoyé en taule. Un jour, c’est la loi des symboles qu’il fustige, lui qui symbolisait pourtant et plus que jamais l’omnipotence et qui envoya en prison tous ceux qui n’avaient pas l’heur de lui plaire. Un autre, c’est la hausse des prix qui intéresse celui qui n’a jamais autant mérité, en son temps, le titre de « président des pauvres ». L’augmentation du budget de la Présidence et des salaires des députés ont eux aussi eu droit à des tweets rageurs. C’est à croire que celui dont l’exercice du pouvoir s’apparente à la casse du siècle, si l’on en croit les cavernes d’Ali Baba découvertes un peu partout, se soucie désormais du sort de ses concitoyens. L’hôpital qui se moque de la charité, serait-on tenté de dire… À l’instar de Trump, disais-je tantôt. Il est certes vrai que le ridicule ne tue pas. Mais serait-il rentable ? Quand on connaît la frénétique avidité des deux pitres, on s’interroge, tout de même…
Ahmed Ould Cheikh