« Le mouvement El Hor », déclare son président Samory ould Bèye, « lutte depuis des décennies pour l’abolition effective de l’esclavage et l’élimination de ses séquelles dans le pays ; l’égalité et la justice ; en somme, pour l’avènement d’un État de Droit, respectueux des valeurs humaines et principes fondamentaux de l’Humanité, incarnant les valeurs républicaines. El Hor continue d’œuvrer pour l’avènement de cet État, de ces valeurs et de ces mêmes principes hélas transgressés de l’Indépendance à nos jours. Cette situation a empiré avec l’arrivée de l’armée au pouvoir en 1978, particulièrement sous le magistère de généraux en connivence avec les nationalistes arabes étroits qui ont instauré un système politique de ségrégation raciale et d’exclusion, rejetant tout compromis sur le principe du partage du pouvoir et des richesses, pourtant nécessaire à la cohésion sociale et au renforcement de l’unité nationale, dans un environnement propice au vivre ensemble et au respect réciproque, une cohabitation harmonieuse et sereine entre les composantes nationales.
El Hor reste fidèle à sa ligne, à ses objectifs et revendications légitimes ; à savoir, entre autres : l’élimination de l’esclavage et ses séquelles, la reconnaissance constitutionnelle de la composante des Harratines, celle de leurs droits aux plans politique, économique et social, en tant que groupe communautaire national distinct, compte-tenu de ses particularités et spécificités propres. Nous considérons à El Hor que résoudre tous ces problèmes, ainsi que le redressement des déséquilibres structurels qui constituent une entorse au fondement de l’État, nécessite certes un dialogue mais un dialogue réel, soutenu par une volonté politique effective, franche et sincère, un dialogue inclusif qui implique tous les acteurs politiques, sociaux et des droits humains. Quant aux soi-disant concertations ou dialogue, sujet de débat, El Hor estime qu’il s’agit d’une farce, une pièce théâtrale très mal jouée.
Pour ces raisons, nous avons émis de très fortes réserves sur ce simulacre de dialogue qui est d’ailleurs mort-né ; ce qui ne nous surprend pas dans la mesure où le pouvoir est empêtré dans ses failles et carences. Il n’a ni vision ni soucis pour les problèmes qui gangrènent notre société et ne peut, par conséquent, réussir un dialogue sérieux, crédible, à même de répondre aux attentes des Mauritaniens. Je répète : notre pays a un besoin pressant d’un dialogue inclusif, franc et sincère. La Mauritanie vit une crise multidimensionnelle et court le risque d’un cataclysme sociétal pouvant lourdement peser sur son unité nationale ».