La presse en a fait ses choux gras il y a quelques jours. Ce n’est pourtant qu’un cas parmi tant d’autres. Une société appartenant au patron des patrons (BIS TP) s’est vu attribuer le marché d’adduction en eau potable de la ville de Oualata à partir de la nappe du Dhar, d’une valeur de près d’1,3 milliard MRO. Qualifiée techniquement, elle n’est arrivée qu’en cinquième position lors de l’ouverture des plis financiers. Et le marché lui a été attribué ! Comme par miracle… Bénéficiant apparemment de complicités à tous les niveaux, Zeïn El Abidine ould Mohamed Mahmoud continue à rafler les marchés publics. Une « tradition » léguée par l’ex-Président qui le porta sur les fonts baptismaux, lui offrant des marchés à la pelle pour en faire un associé qui ne dit pas son nom. Il l’a même propulsé, contre toute attente, à la tête de l’Union du patronat. On se demande d’ailleurs par quel autre miracle échappa-t-il à la commission d’enquête parlementaire qui a envoyé pour beaucoup moins que ça des hommes d’affaires à la nasse. Mais l’homme a plus d’un tour dans son sac. Comme pour démonter qu’il est – encore ? Pour combien de temps ? – incontournable, il est en train de préparer sa réélection à la tête du patronat, en imposant des hommes à lui à la présidence de fédérations grandes pourvoyeuses de voix à l’heure de la consultation.
Il ya quelques jours, Belhassen Trabelsi, le frère de la tristement célèbre Leïla du même nom, a été, lui, arrêté en France. Celui qui faisait la pluie et le beau temps du temps de son beau-frère, raflant des milliards en marchés publics, ne sait plus où donner de la tête. Il a vadrouillé pendant dix ans avant de se faire alpaguer. Argent mal acquis ne profite jamais, dit le célèbre adage. Et quand le vent tourne, mieux vaut ne pas être un Trabelsi…. Plutôt un Abidine, donc ?
Ahmed Ould Cheikh