Cela quelques mois – déjà trop… – que la valse des étiquettes fait crouler le père de la famille et la ménagère sous un poids de plus en plus insupportable. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que les prix des produits de première nécessité ne subissent une hausse injustifiée et même inexpliquée, en certains cas. Au niveau international, les prix sur les marchés et l’augmentation du coût du transport – parfois aussi des assurances – peuvent motiver la hausse des prix au niveau local, si l’on y ajoute les taxes que l’État impose et la marge des commerçants. Mais rien ne peut justifier la hausse des produits que nous produisons, comme le riz ou la viande, si ce n’est l’appât du gain, le laxisme de l’État et la passivité des citoyens. Quelle solution alors pour ce fardeau ? Il y a quelques années, le pouvoir en place décida – ce n’est pas le moindre de ses crimes – de liquider la SONIMEX. Fondée au milieu des années 60, cette société jouait un rôle extrêmement important dans la stabilisation des prix (en important des produits comme le riz, le sucre et le thé, entre autres) et empêchait ainsi les citoyens d’être livrés à la voracité des commerçants. Ce qui ne disculpe pas le pouvoir actuel. L’État a une responsabilité dans la situation actuelle. Le Sénégal voisin vient d’annoncer la suppression d’une taxe sur les produits alimentaires importés qui fera perdre à l’État près de 47 milliards de FCFA. La seule façon de faire baisser les prix. Et nous, qu’avons-nous fait ? Cent boutiques témoins ouvertes par le patronat ? Une goutte d’eau dans un océan de besoins. Pourtant l’argent ne manque pas. Il suffit juste de l’utiliser à bon escient. A quoi donc – à qui ? – ont servi les quarante milliards déboursés chaque année à Taazour ? Tadamoune obtint, avec beaucoup moins, un bien meilleur bilan. Pourquoi ne pas ressusciter la SONIMEX avec une partie de cet argent dilapidé dans des études-bidons réalisées par des bureaux d’études tout aussi bidons ? Ce n’est déjà plus une idée, c’est une urgence.
Ahmed ould Cheikh