1er Août 2019-1er Août 2021 : voici deux ans que nous avons tourné une page sombre de notre histoire récente. Après onze longues années de galère, piétinements de l’État, prévarications en tout genre, détournement de deniers publics par un clan mafieux, notre pays respiraitenfin. La passation de pouvoir se passa sans anicroche. Un nouveau président élu – avec certes l’appui déclaré de son prédécesseur… – prit les rênes du pouvoir dans une atmosphère empreinte de cordialité, tant Ould Abel Aziz avait cristallisé les mécontentements de ses ennemis et… de ses amis. Tous ont poussé un immense ouf de soulagement quand le despote que tout le monde pensait s’acheminer vers un inéluctable troisième mandatavait accepté de lâcher le pouvoir, sans doute contraint et forcé. Laissant derrière lui un héritage catastrophique, il se savait menacé et ne pouvait céder la bride qu’à un ami en qui il avait une totale confiance. Mais la pilule était trop grosse. Même « de quarante ans », son « ami » ne pouvait passer par pertes et profits ce qui s’apparente ni plus ni moins qu’à un désossement de l’État en bonne et due forme : caisses vides, dette extérieure à des sommets vertigineux, tous les marchés publics aux mains d’une poignée d’individus gravitant dans le giron présidentiel...
L’opposition ne voulait en aucun cas rater l’occasion de tailler des croupières à celui qui l’avait tant vilipendée. Elle demanda la mise en place d’unecommission d’enquête parlementaire sur divers dossiers de la décennie écoulée. La suite, on la connaît. Sommes-nous pour autant sortis de l’auberge ? Le sort réservé à Ould Abdel Aziz et à douze de ses anciens collaborateurs et hommes d’affaires sera-t-il suffisant pour décourager d’éventuels nouveaux prévaricateurs ? On connaîtra la suite lorsque la Cour des comptes et l’IGE auront toute latitude pour travailler à leur convenance et publier leurs rapports. Notre peuple a trop souffertpour qu’on continue à protéger ceux qui confondent trop souvent servir et sévir.
Ahmed ould Cheikh