Les nominations et permutations de secrétaires généraux en divers ministères, ainsi que d’autres hautes fonctions, opérées lors du dernier conseil des ministres, n’ont laissé indifférents ni les internautes, ni la classe politique, encore moins les simples citoyens. Si certains y ont vu un juste retour des choses pour des hommes et des femmes qui ont soutenu le candidat Ghazwani et s’attendaient à être récompensés en conséquence, d’autres les ont considérées comme un éternel recyclage ou, pour être méchant, un acharnement thérapeutique. Il n’est en effet guère normal que les mêmes continuent à occuper le devant de la scène, comme si le pays ne pouvait plus s’en passer. La Mauritanie regorge de cadres compétents et honnêtes qui ne demandent qu’à être mis à l’épreuve. Plusieurs de nos cadres expatriés sont eux aussi prêts à se mettre au service de la Nation. Tout le monde se dit enclin à mettre la main à la pâte. Mais, comme l’a si bien dit Mohamed El Mounir, à condition de ne pas « privilégier, dans les nominations aux plus hautes responsabilités publiques, les considérations personnelles, relationnelles et clientélistes à l’impératif de l’efficacité ». Une recette qui « constitue à l’évidence », précise ce juriste, « un passeport pour l’échec et même un échec programmé ».
Le Président avait promis une rupture avec les (mauvaises) pratiques courant sous son prédécesseur. Il a manifestement encore du chemin à parcourir pour honorer ses engagements. Le peuple qui l’a soutenu et pris au mot attend toujours que les promesses se concrétisent. Pas seulement celles relatives aux nominations. On ferait bien cependant de rappeler aux rêveurs que « les promesses n’engagent que ceux qui croient. » Et, aux résignés, qu’il y a certainement beaucoup mieux à faire qu’à relooker un ex usé jusqu’à la corde…
Ahmed ould Cheikh