La plateforme des organisations d’Afrique Francophone pour le Renforcement des Systèmes de Santé et de la vaccination (OAFRESS) tient depuis le jeudi 27 mai à l’hôtel Mauricenter de Nouakchott, son deuxième congrès ordinaire, sous le thème, « Evaluer les progrès dans la mise en œuvre du plan de développement stratégie 2019 -2023 et consolider la bonne gouvernance conformément à ses documents statutaires ».
Durant 3 jours, les participants venus des 18 pays membres de cette organisation vont faire focus sur le passé, le présent et l’avenir.
Dans un premier temps, ils dresseront le bilan des deux années écoulées depuis l’AG de Nairobi, les progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme de développement stratégique (PDS), identifier et analyser des éléments pouvant constituer des goulots d’étranglement en vue de proposer des solutions, des moyens pour optimiser les soutiens des partenaires qui devraient servir de catalyseurs de l’AOFRESS.
Dans un deuxième temps, ils valideront la feuille 2021, les manuels de procédures et du conseil d’administration (CA) et identifieront les besoins additionnels des membres pour optimiser les soutiens des partenaires.
Enfin, dans un 3e temps, les participants vont réviser et approuver les textes fondamentaux de l’organisation avant d’approuver la déclaration finale de Nouakchott.
Dans son discours de bienvenue, le président de VACNET, M. Isselmou Hanefi, champion local d’AOFRESS s’est réjoui du choix porté sur la Mauritanie pour abriter cette Assemblée générale. Il a ensuite remercié les autorités pour avoir facilité les assises de Nouakchott sur lesquelles « nous fondons un grand espoir pour l’Afrique de demain, comme modèle à suivre, aussi bien, sur le plan de la gouvernance démocratique que sur celui de l’engagement communautaire ». Pour le président de VACNET, la présente assise constitue une étape historique et symbolique, qui nous balise le chemin de l’espérance, pour bâtir un avenir meilleur, pour nos enfants, dans un monde, qui promeut la vaccination pour stimuler le développement des systèmes de santé et privilégier des voies pour l’investissement économique judicieux ».
« L’engagement communautaire constitue la seule voie pour répondre aux attentes de nos populations et aider nos pays à atteindre l’objectif 3 et ses 9 cibles énoncées, par les Nations unies, afin de permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir le bien-être de tous à tout âge à l’horizon 2030, dont nous venons d’entamer la dernière décennie », a ajouté Ould Hanefi.
Le président de Vacnet a remercié GAVI et REPAOC pour leur « soutien constant » et le président du Conseil d’administration, pour « les progrès significatifs réalisés sous son mandat, en dépit d’un contexte interne difficile et un environnement mondial, tendu, marqué par, une double crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19, la faiblesse persistante des capacités structurelles, organisationnelles et institutionnelles des PFN de l’OAFRESS, une décennie après son lancement. »
Ould Henefi a enfin exprimé le souhait de voir le mandat du CA porté à 4 ans, la tenue de l’Assemblée générale, tous les 3 ans, les cotisations des PFN réduites des 2/3 et le transfert du siège de l’AOFRESS à Nouakchott. Il s’est félicité de la promulgation de la nouvelle loi sur la réorganisation de la société civile, qui rend obligatoire sa participation active dans la planification, la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques, pour son engagement auprès du Vacnet, à hauteur de 25% environ du budget de notre AG.
Lui succédant, le président du Conseil d’Administration de l’AOFRESS, après avoir remercié le gouvernement le VACNET pour leur accueil et hospitalité, M Bertrand Kampoer a rappelé que cette organisation a pour objectifs de « fédérèr les acteurs et plateformes de la société civile d’Afrique, de l’Océan indien et des Caraïbes ayant pour langue officielle le Français, pour un plaidoyer coordonné et efficace sur l’accès aux services de soins de santé et la promotion de la vaccination ». Le PCA a rappelé que l’OAFRESS a renforcé également les capacités et l’engagement de ses OSC membres grâce à la collaboration fructueuse avec les partenaires tels que le GFF Civile Society Hub. « Grâce à cette collaboration, elle organise le plaidoyer et la redevabilité autour de la vaccination par les OSC de cinq (5) pays du GFF, membres de l’OAFRESS à savoir : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la République de la Guinée, le Niger et la République Centrafrique » renseigne le PCA. Face aux difficultés occasionnées par la COVID19 sur les systèmes de santé des pays membres, il a exprimé le souhait de réviser ou d’actualiser les orientations stratégiques, les besoins réels d’accompagnement technique et le financement des activités ». M. Bertrand Kampoer a révélé que l’OAFRESS envisage la création d’un Institut de référence internationale dans la formation digitale dans de nombreux domaines en santé communautaire en Mauritanie qui sera à la fois porté par l’OAFRES et l’Etat Mauritanien.
Prenant la parole à son tour, le député Mohamed El Khamess Sidi Abdallah, président du Réseau enfance de Mauritanie après avoir félicité le VACNET pour la tenue de la manifestation à Nouakchott, a rappelé l’adoption par l’Assemblée nationale mauritanienne de la loi sur les OSC, un texte qui rend sa participation plus active dans la planification, la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques. Il a ensuite évoqué les progrès enregistrés par la Mauritanie en matière des droits de l’homme et de la bonne gouvernance. Et d’ajouter: « il est aujourd’hui établi que les entités publiques, avec l’appui de leurs partenaires, font de la concertation avec la société civile un objectif stratégique de première importance ». C’est pourquoi, face aux défis de l’heure et en jeux de demain, Mohamed El Khamess estime que les OSC méritent une attention particulière de la part des pouvoirs publics et des partenaires techniques dans la formulation et l’exécution des programmes de développement, car leur implication constitue «le gage de réussite pour l’appropriation par les populations des projets de développement». Se fondant sur les immenses potentialités humaines et naturelles dont dispose le continent africain, le député a lancé un appel pressant aux dirigeants africains pour créer des conditions les plus appropriées afin d’offrir des emplois décents à la jeunesse africaine. Face aux nombreux fléaux qui assaillent les enfants africains (famine, pauvreté, maladie, violences, manque d’affection.), le député mauritanien a invité les africains à se prendre en charge pour relever les nombreux défis auxquels il fait face et à privilégier l’action.
Pour sa part, le président du réseau de REPAOC et le représentant de l’ambassade de France, chargé des OSC se sont réjouis de leur partenariat avec l’OAFRESS avant de réitérer leur engagement et le soutien aux organsiations de la société civile.
Il faut signaler les participants ont suivi les interventions de GAVI et GGF par visioconférence.
Créée en novembre 2011, à Dakar, l’OAFRESS qui fête donc son 10e anniversaire est la première organisation francophone regroupant 25 plateformes nationales d’organisations et leaders de la société civile issues de 18 pays. Sa vision : assurer la vaccination à tous les enfants et l’accès à la santé à tous les habitants des communautés défavorisées et difficiles à atteindre grâce à l’action coordonnée de la société civile des états d’Afrique Francophone, de l’Océan indien et des Caraïbes.
Parmi ses principaux partenaires, on peut citer GAVI, l’OMS Afro, l’UNICEF WCARO, le GGF civile Sociéty Hub, GAVI CSO, Urgent Action Fund Africa, Global Health Advocates, le réseau des parlementaires de la Francophonie, le REPAOC...
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?