L’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) et le parti Radical pour une Action Globale (RAG), sous la houlette du député Birame Dah Abeid, ont organisé, jeudi 20 mai 2021, un point de presse suivi d’un déjeuner en l’honneur de la délégation antiesclavagiste américaine « Abolition Institut » en visite en Mauritanie depuis trois jours en compagnie de quelques membres de l’ONG « Anti-Slavery ».
« Ce jour est historique, car il y a moins de deux ans, une telle manifestation populaire, un tel rassemblement et une telle réception organisée en l’honneur de visiteurs du mouvement IRA et du parti RAG, était tout simplement impossible ! » a déclaré Birame Dah Abeid.
Cette déclaration du président du mouvement IRA, et personnalité de référence du parti RAG, a été faite au cours d’un point de presse animé le jeudi 20 mai 2021 au siège du parti RAG au PK 10 de la commune de Riyad à Nouakchott. C’était en marge d’un déjeuner offert à une délégation de l’ONG américaine antiesclavagiste « Abolition Institute » dirigée par Sean Tunner et l’ONG « Anti-Slavery » sous la direction de Sarah Mathewson. Cette délégation est arrivée le 17 mai 2021 à Nouakchott, dans ce même aéroport duquel ils ont été expulsés en 2017.
Birame Dah Abeid a profité de l’occasion pour saluer la vision du président Ghazouani et celle du gouvernement mauritanien qui s’est traduite par le climat d’ouverture et de concertation démocratique qui prévalent, selon lui. Mais aussi, d’après ses propos, par la possibilité accordée à tous les acteurs mauritaniens de jouir de leurs droits à l’exercice de leurs libertés fondamentales, comme la liberté d’expression et de conscience. Il a cependant demandé au président Ghazouani et à son gouvernement, à plus d’engagement dans le traitement des dossiers d’esclavage, soulignant que le mouvement IRA ne faiblira jamais dans son combat pour le respect des droits de l’homme.
Le leader du mouvement IRA a également rendu un vibrant hommage au président du parti SAWAB, Abdessalam Horma qui a ouvert ses bras aux membres du mouvement lors des élections législatives et municipales de 2018, permettant ainsi, selon lui, aux abolitionnistes d’IRA de mettre le pied dans l’hémicycle du parlement mauritanien pour la première fois.
A son tour, Sean Tunner, a rappelé l’assaut du Congrès américain par des suprématistes blancs américains suite à l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche à la place de Donald Trump. Pour signifier qu’aucun pays au monde n’échappe aux problèmes liés aux exactions à connotation religieuse ou raciale.
« N’eût été ce malheureux évènement, vous aurez été invité à l’investiture de Joe Baiden » a-t-il lancé en direction de Birame Dah Abeid, sous une pluie d’applaudissements. Le leader de l’ONG « Abolition Institute », joignant le geste à la parole, a offert au président d’IRA, un Pull-over de couleur beige, avec l’effigie de Joe Biden, le même Pull-over qui a été offert à tous ceux qui avaient assisté à l’investiture du président démocrate. Cerise sur le gâteau, le leader de l’ONG « Abolition Institute » a également offert à Birame Dah Abeid, un tableau portant son portrait encadré par plusieurs signatures, celles des principaux responsables et sympathisants de l’ONG, dont Barak Obama, l’ancien président américain.
A noter que la délégation américaine, composée de 18 personnalités de divers horizons (artistes, défenseurs des droits de l’homme, religieux, etc.) est arrivée au siège du parti RAG à Riyad, à bord de deux minibus. Une double haie d’honneur les attendait avec dans les rangs, les principaux cadres du mouvement IRA et du parti RAG, notamment la vice-présidente de IRA, Kadiata Bâ et le président du parti RAG, Oumar Yali, un représentant du parti UPR, le président du parti SAWAB, Abdessalam Horma et son adjoint, entre autres personnalités présentes à l’accueil.
Les antiesclavagistes américains ont profité de l’occasion pour écouter plusieurs victimes des droits de l’homme, des veuves et orphelins des évènements de 89-91, des exclus du recensement biométrique et des rapatriés mauritaniens en situation d’apatride, des victimes de spoliation foncière en milieu rural, entre autres.
Cheikh Aïdara