LA semaine….la semaine…la semaine

29 April, 2021 - 04:25

Accablant et fatal rapport

Le  rapport accablant établi par la Cour des Comptes et dont on ne serait encore qu’au début de la mise à exécution de ses conclusions se révèle fatal à plusieurs responsables d’établissements publics et de fonctionnaires coupables de malversations et fautes lourdes de gestion. Le ton a été donné en Conseil des ministres avec la révocation des directeurs des Sociétés Nationales d’Aménagement Agricole et des Travaux (SNAAT) et des Forages et Puits (SNFP), respectivement Mohamed Mahmoud ould Yahya et Mohamed Mahmoud Ould El Eyil. Également épinglés, Mohamed Lemine Ahmed Vall, le directeur du transport au Commissariat à la Sécurité Alimentaire et un chef de service en la même direction ont été congédiés par le commissaire Hbibi ould Ham.

Tout est parti des mises en garde énoncées, lors des conseils des ministres, par le président Ghazwani aux  membres du gouvernement, contre « tout favoritisme illégal envers des proches et parents ». Et d’insister par la même occasion sur la transparence dans le travail et la lutte contre la corruption, instruisant les ministres de révoquer tout fonctionnaire incriminé par les rapports de la Cour des comptes ou de l’Inspection générale de l’Etat dans des opérations de corruption ou accusé de négligence en matière de gestion.

Le président Ghazwani avait assuré au cours d'une conférence de presse organisée en 2020, que ce serait« tolérance zéro » vis-à-vis de tout corrompu. Alors, coup de pied dans la fourmilière ou opération de prestige ?

 

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Le Stade de la Discorde

Véritable bijou architectural, le stade municipal de Nouadhibou est au centre de luttes fratricides pour son contrôle. Premier à ouvrir les hostilités, le président de la FFRIM Ahmed ould Yahya revendiquait le droit pour son association de gérer le lieu, arguant  d’un contrat de concession signé avec l’actuel édile. Ne l’entendant pas de cette oreille, le maire de Nouadhibou faisait prévaloir le droit de propriété de la commune sur cette enceinte. « Concernant la construction, c’est un projet que j’avais mis en place avant mon départ de la commune en 1997. Une superficie de 48000m² avait été prévue pour abriter une infrastructure sportive, et nous étions à la recherche d’un financement pour sa réalisation ». Question financement, « l’État mauritanien a débloqué 1.400.000.000 MRO et octroyé le marché, sur instruction du ministre, au Génie militaire […] », rappelait Ghassem ould Bellali, dans un droit de réponse à la sortie du président de la FFRIM sur  la chaîne sportive Erriyadia.

À la surprise générale, Mohamed Ali ould Sidi Mohamed, président de la Zone Franche de Nouadhibou (ZFN), et Ahmed Ould Yahya,  ont signé, vendredi à Nouakchott, une convention en vertu de laquelle la gestion du stade de Nouadhibou appelé « Stade municipal » est échue à la FFRIM. Sous réserve que la FFRIM s’occupe de la maintenance et de la sécurisation des bâtiments et de l’enceinte du stade durant les vingt années, reconductibles, de la convention.

Le président de la ZFN a affirmé que la convention suppose la prise en charge par la FFRIM de la gestion et l’exploitation du stade de Nouadhibou, conformément à la loi en vertu de laquelle la ZFN cède à la FFRIM ses prérogatives sur ledit stade, la ZFN ayant pris la place de la commune de Nouadhibou dans l’exercice des prérogatives communales, excepté celles relatives à l’action sociale et culturelle, à l’enseignement fondamental et à la santé primaire. Le président de la Zone Franche a ajouté que la convention vise à promouvoir les activités sportives de façon générale et le football en particulier, de manière à faire, de la wilaya de Dakhlet Nouadhibou et de son chef-lieu, un espace de promotion du sport et une destination footballistique régionale et internationale.

De son côté, le président de la FFRIM a précisé que cette convention recèle une importance de taille pour la fédération, dans le cadre de ses conventions avec la Fédération Internationale de Football Amateur (FIFA) en ce qui concerne le partenariat pour le stade de Nouadhibou. « Le stade sera le giron de la renaissance de notre football », annonce-t-il, « le premier match des Mourabitounes contre la Zambie, au titre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022, y sera organisé ».

Mais le Ministère de l'Emploi, de la Jeunesse et des Sports (MEJS) contre-attaque et rejette en bloc la convention paraphée entre la ZFN et la FFRIM ! Faisant prévaloir ses prérogatives, le MEJS a décidé de mettre le stade de Nouadhibou à la disposition de l’Autorité du Complexe Olympique de Nouakchott chargé de l’ouvrir au public pour pratiquer, gérer et entretenir le sport, en attendant la publication des textes réglementaires spécifiques à la responsabilité de l’État et de tous les acteurs sportifs. Le communiqué apporte une précision de taille :« le ministère n’a délivré de mandat, licence préalable, ni autorisation d’approbation de transformation ou de modification de toute allocation à une installation sportive à aucun organisme. Nous demandons donc à chacun, de par sa position et son degré de responsabilité, de placer l’intérêt général au-dessus de toute autre considération, et de coopérer avec l’administration du Complexe Olympique pour qu’il puisse prendre possession du stade dans de bonnes conditions ».La controverse n’en finit pas. Qui aura le dernier mot ?

                                            TM