Soumis par un juge d’instruction à un contrôle judiciaire strict, après avoir été inculpé pour : blanchiment d’argent, corruption, enrichissement illicite, obtention d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice, entre autres – excusez du peu… – Ould Abdel Aziz, dont une grande partie de la colossale fortune qu’il a amassée vient d’être gelée, ne s’avoue pas vaincu. Après une première tentative d’OPA sur un minuscule parti, le voilà à tenter un nouveau mariage contre-nature avec Ribat. Dirigé par Saad ould Louleïd, un membre fondateur d’IRA qui n’hésitait pas à traiter Aziz de dictateur et connut un séjour mouvementé en prison, avant de retourner sa veste contre quelques marchés substantiels, ce groupuscule fit chou blanc lors des dernières élections, ne réussissant pas à obtenir même le moindre conseiller municipal.
Se rêvant de Gaulle – Ah, la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf… – Ould Abdel Aziz cherche à enfiler la tunique du sauveur. Et de brosser, dans le communiqué annonçant ses fiançailles, un sombre tableau de la situation du pays… mais sans un mot sur la procédure judicaire qui le vise avec douze de ses anciens collaborateurs et parents, ainsi que l’origine des montants faramineux qui ont tant choqué l’opinion publique. Florilèges de cette étonnante stratégie : « L'état de déclin et de recul que le pays connaît aujourd'hui menace l'unité nationale et les réalisations ; […] cette situation s'est traduite par un déclin significatif du niveau moral et éthique, l'abandon des principes et un net déclin de l'état des libertés individuelles et collectives. […] L'état de régression et la dégradation constatés au niveau administratif et financier ne se sont pas arrêtés à ce point seulement, mais l'ont dépassé jusqu'à l'éviction de la simple main-d'œuvre nationale des moyens de subsistance naturels nationaux grâce aux richesses minérales, maritimes et agricoles. […] Les services administratifs sont dans une situation catastrophique car l'administration est revenue une époque antérieure marquée par le laisser aller et la corruption […] Les marchés de complaisance et l'emploi sur des bases politiques et familiale ont refait surface […] L’opposition et l’Assemblée nationale dans le même sac, elles ne jouent plus aucun rôle ». Signé Ould Abdel Aziz.
Le ‘’président symbole’’, comme l’appellent ses rares soutiens (sans préciser de quoi au fait) n’imagine sans doute pas qu’il a brillamment décrit la situation qu’il nous a fait endurer pendant une décennie.
Si, si, j’ai vérifié, ce n’est pas un fake new ! Vraiment gonflé, l’ex-Président ! Arrête, arrête, tu vas finir par éclater ! C’est « un peu » (beaucoup trop !) l’hôpital qui se moque de la charité.
Ahmed ould Cheikh