LA semaine….la semaine…la semaine

25 March, 2021 - 00:12

Ould Behli condamné pour diffusion de fausses nouvelles

En dépit de la timide ouverture du régime du président Ghazwani et de sa volonté de réformer le secteur de la communication, les arrestations, détentions et condamnations de journalistes n’ont pas connu de répit. Le jeudi 18 Mars 2021, le tribunal régional de Nouakchott-Ouest condamne à trois mois de prison avec sursis le président de l’Association des Journalistes Mauritaniens Moussa Ould Behli « pour diffusion de fausses nouvelles via Internet » et « diffamation ».Cette condamnation fait suite à une plainte du président du Syndicat des Journalistes Mauritaniens (SJM) Mohamed Salem ould Dah. Le plaignant reproche à Ould Behli de se livrer depuis cinq mois sur sa page Facebook à des attaques personnelles « foncièrement grossières », sans aucun lien avec ses activités de journaliste, ni de président du SJM.

Le verdict sonne comme un avertissement. Toutefois Ould Behli a tenu à réagir sur sa page Facabook, au lendemain de sa condamnation : « Je continuerai ma lutte à faire éclore la vérité pour l’émergence d’un journalisme et de syndicats crédibles, quoi que cela puisse me coûter. Je sais que la tâche est difficile. Mais je continuerai à persévérer sur cette voie ». Malgré les rivalités entre les journalistes mauritaniens, c’est la première fois que l’un d’eux recourt à la justice pour faire condamner un confrère.

 

Semaine de la Francophonie : Ahmed Hamza répond (encore) aux ennemis du français

Lors de l’ouverture de la Semaine de la langue française et de la francophonie , samedi 20 Mars 2021, le président de l’Association Mauritanienne pour la Francophonie (AMF), monsieur Ahmed ould Hamza, a répondu aux détracteurs de la langue française, en précisant que le français n’est pas venu pour remplacer l’arabe, notre langue officielle et celle de notre religion, mais que, n’en déplaise aux unilinguistes qui cherchent à ostraciser le français en Mauritanie, « cette belle langue est en forte progression dans le pays ».

Dans un discours prononcé pour la circonstance, le président de l’AMF a clairement mis en évidence les enjeux de l’usage du français dans le pays, signalant que les membres du bureau de l’organisation « sont animés par le seul dessein de défendre et de valoriser la diversité culturelle et linguistique, en offrir un cadre d’expression aux francophones mauritaniens et résidents en Mauritanie. […] Depuis sa fondation, l’AMF s’est attelée à célébrer, contre vents et marées, la Journée internationale de la Francophonie, bravant bien des obstacles, essuyant des critiques, des incompréhensions et même parfois des attaques hostiles ».

Une option justifiée par un constat: « le français est la première langue étrangère de notre pays, la deuxième langue de notre système éducatif et la principale langue d’ouverture sur notre sous-région ouest-africaine. En cela, il constitue, non pas un concurrent ou un adversaire de l’arabe, mais bel et bien un partenaire et un appui pour la langue du Saint Coran, langue officielle du pays, et pour les autres langues nationales ».

L’ancien président de la Communauté Urbaine de Nouakchott avait asséné cette vérité crue aux détracteurs du français, lors de la 32èmeédition de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, en Mars 2018. Avec son franc parler habituel, Ahmed ould Hamza n’avait pas manqué de répondre à la flambée d’hostilité qui fleurissait déjà dans la presse mauritanienne contre la langue française, précisant que celle-ci n’est pas en concurrence avec la langue arabe et n’a nulle prétention de la remplacer. Et de prôner d’ailleurs un élargissement conséquent de cette fourchette de langues.