Les Mauritaniens apprécient votre tempérament inoffensif et accommodant, mais vous attendaient davantage sur la réponse à leurs attentes économiques et sociales. Ils aimeraient que vous ayez un projet réel pour le développement du pays. Que vous lanciez des initiatives. Ils ont l’impression que vous vous complaisez dans une passivité que nul ne peut se permettre s’il dirige un pays pauvre. Ce climat ambiant de passivité et de nonchalance, qui a même anesthésié ce qui reste de l’opposition, est inquiétant, alors que le pays a atteint un point de rupture.
Monsieur le président de la République,
Au moment où vos compatriotes attendent de la rupture, vous agissez en utilisant les mêmes hommes et les mêmes recettes que votre prédécesseur, cherchant à continuer ce que vous avez trouvé avant vous. Si ces recettes avaient été efficaces et populaires, elles n’auraient pas suscité le mécontentement contre votre ami de trente ans.
Vous faites face à une montagne de scepticisme et vos concitoyens ne sont pas convaincus que le pays puisse avancer pour rompre avec ce pessimisme. Et ce n’est pas ce gouvernement mou et incapable de créer une dynamique vertueuse qui va changer radicalement les choses.
La crise du Covid et le feuilleton Aziz vous ont offert un sursis inespéré. Aujourd’hui, les attentes pressantes et toujours sans réponse des mauritaniens ont sonné la fin de la récréation.
Monsieur le président de la République,
Les priorités n’ont pas changé : la lutte contre la pauvreté et les inégalités criantes, avec un focus sur la création de dizaines de milliers d’emplois, pérennes et valorisants, pour les jeunes, pas les emplois bidons dont se gargarisent, avec une légèreté irresponsable, certains de vos ministres. Il faut des réponses fortes avec des moyens conséquents.
Vous devez mettre fin à cette exaspérante situation de léthargie. Les Mauritaniens vous attendent sur leurs vrais problèmes, pour éviter au pays de plonger dans le désordre. Le pays a besoin de rupture, de fermeté, de mesures radicales et d’annonces fortes, pour ressusciter l’espoir. Il y a vraiment urgence, Monsieur le président de la République.