Si l'on en juge par le nombre des réactions hostiles, la création récente d'une association des anciens ministres mauritaniens a été, visiblement, mal accueillie, particulièrement au niveau des réseaux sociaux.
Au total, cette hostilité qui reflète, à coup sûr, un certain mécontentement de l'opinion publique dont il faut prendre, nécessairement, acte, s'exprime à travers deux principales tendances.
Tandis que les uns y voient une anomalie juridique au motif que les anciens ministres en tant qu'ex titulaires de fonctions politiques n'ont pas le droit de se rassembler, à ce titre, dans des associations, par vocation, apolitiques.
D'autres crient au scandale en raison de ce qu'ils prennent pour, pas moins, une apostasie politique voire une haute trahison !
A vrai dire, malgré la pertinence de certaines réactions, il y a une passion excessive
dans cette campagne hostile à l’événement.
Globalement, les critiques ont été affectées par un mélange de genres dans lequel le populisme le dispute à l'injuste généralisation par les slogans creux du genre "Tous pourris».
On a eu, notamment, tendance à oublier, dans cette campagne, que le contexte s'apprête bien aux rassemblements consensuels et que l'orientation de l'État, incarné par le pouvoir actuel, est de nature à favoriser une réconciliation entre le passé et le présent.
Qu'est-ce que le consensus, au final, si ce n'est la volonté politique d'encourager la rencontre ainsi que le dialogue entre les différentes générations et les divers courants d'opinion ?
Dans une telle perspective consensuelle, il est tout à fait normal que les acteurs politiques ainsi que les activistes des divers horizons cherchent à se rassembler dans des cadres associatifs pour accompagner et soutenir, par leurs expériences et par leur savoir-faire, l'orientation de l'État.
D'ailleurs, il semble au vu de la grande assemblée qui a répondu à l'invitation des organisateurs que l'idée mobilise des incontournables figures de la Mauritanie unie dans sa belle diversité. Ce qui est, en soi, un acquis majeur.
Cela dit, il faut bien que les anciens ministres saisissent en tant que sociétaires (membres de l'association) la différence fondamentale et nécessaire entre l'action politique et le travail associatif.
Il faut bien qu'ils se mettent dans les têtes que leur association est bien différente, en termes de légalité et de finalité, d’un parti politique et qu'ils avancent sur un terrain dans lequel la propagande politicienne façonnée par la culture du parti unique et celle des régimes d'exception, s''avère, de plus en plus contreproductive.
C’est, en tout cas, dans ce sens, que nous avons été nombreux à considérer que la tonalité politique, voire politicienne du communiqué numéro 1, publié par les promoteurs de l’initiative,était déplacée.
C’est, également, dans ce sens que nous sommes nombreux à penser que cette association des anciens ministres " Wissam " gagnerait à fonctionner comme un forum dont les membres agissent ensemble sur la base d'un centre d'intérêts associatifs et non en réponse au chant des partisans.
Il est, en effet , évident que l'avenir de cette association dépend de la capacité de ses adhérents de soigner leur image par un travail consensuel portant sur des
actions concrètes relevant de l'intérêt national pour ne pas donner raison à l'agissante opinion hostile laquelle ne voit en eux qu' une fratrie de roublards de la politique politicienne, soucieux de conserver leurs intérêts égoïstes..
AKM