Lors de sa dernière intervention à l'Assemblée Nationale, le Premier Ministre a officiellement confirmé la disposition du pouvoir à engager avec les acteurs politiques, des "concertations" nationales. On peut considérer qu'il s'agit là d'une réponse officielle et positive à la demande récurrente et insistante de l'opposition d'un " dialogue" avec le regime. Au delà de la sémantique ( " concertation" ou "dialogue"), ce qui importe, c' est ce à quoi renvoient les termes choisis par les uns et les autres et qui les feront s'asseoir ensemble, pour discuter et trouver des solutions de compromis viables à des questions définies d'un commun accord, comme majeures voire fondamentales pour la vie du pays, après des décennies de dérives en tous genres. Ce pays hérite en effet d'une crise endémique et systémique de gouvernance, une crise de coexistence nationale et sociale -qui affecte notre Etat-nation encore très fragile dans sa construction. Pour la 1ere fois ( hormis sous Sidi Ould Cheikh Abdallahi), l'accord de principe pour cette "concertation"-" dialogue" entre les principaux acteurs politiques ne se fera pas dans la crise politique, c'est à dire dans la confrontation directe et la surenchère verbale mais dans un climat de relatif apaisement, consciemment entretenu par les acteurs politiques et la société civile, en dépit des difficultés que traverse le pays.
Il reste à franchir le Rubicon pour tourner le chapitre des décennies de manœuvres, de turpitudes et d'injustices de toutes sortes pour régénérer ce pays et lui donner la chance de repartir sur des bases plus saines et plus solides vers un meilleur avenir. Pour tous.