Les MGF désignent toutes les procédures chirurgicales consistant à enlever en partie ou dans leur intégralité les organes génitaux externes de la fille ou de la femme, ou à les meurtrir d'une quelconque autre façon, pour toutes raisons non thérapeutiques.
C’est une violation des droits humains des femmes et des filles, et notamment de leurs droits à la santé, à l’intégrité physique, à la sécurité, et lorsqu’elles ne survivent pas à l’opération, à leur droit à la vie.
Les conséquences des mutilations génitales féminines, dont l’excision, sont multiples. Elles peuvent entraîner des problèmes de santé physiques graves tels que la non-cicatrisation ; la contraction de maladies transmises par voie sanguine ; des infections de l'appareil génital ; l’infertilité ; un risque accru de saignements et d'infection lors de l’accouchement, etc.
Mais aussi des problèmes de santé mentale comme des traumatismes ou la perte de confiance dans les proches. Dans les cas les plus graves, les MGF peuvent entraîner la mort.
Les chiffres sont alarmants : l’OMS estime qu’actuellement, plus de 200 millions de femmes et filles ont été victimes d’une forme de MGF, selon les données de 30 pays. Cette pratique est majoritairement présente dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient, mais elle existe aussi sur les autres continents. Par ailleurs, si chaque année 3 millions de jeunes filles sont menacées par cette pratique, la pandémie de Covid-19 a engendré une hausse du nombre de MGF, et une plus grande vulnérabilité des filles mariées plus jeunes et confinées pouvant être à la merci des violences intrafamiliales.
La Mauritanie est un des pays les plus touchés par les mutilations génitales féminines : 66.6% des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans, et 53.2% des filles de moins de 14 ans ont subi cette pratique au niveau national. Certaines régions du pays sont plus touchées que d’autres ; le Guidimakha est la région la plus touchée avec 96.2% de MGF pour les filles et femmes entre 15 et 49 ans, et 88.7% dans le Hodh el Gharbi pour les filles de 0 à 14 ans. (Chiffres MICS 2015)
Les MGF sont entourées de nombreuses croyances et rumeurs, notamment celle d’être issues d’une prescription religieuse et que l’excision est exigée par l’Islam. C’est FAUX, La pratique des mutilations génitales féminines est liée à une tradition très ancienne qui n’est absolument pas prescrite par l’Islam. L’Islam condamne tout ce qui est mauvais pour la santé. En Mauritanie, il existe une Fatwa signée par 12 oulémas qui condamne la pratique de l’excision et la considère comme anti-islamique.
Par ailleurs, le Code Général de Protection de l’Enfance qualifie les MGF de traitements cruels, inhumains et dégradants et condamne la pratique de l’excision par une peine de prison et une amende. C’est tout aussi faux que le fait que les MGF augmentent la fécondité des femmes, bien au contraire, elles peuvent entraîner l’infertilité ou d’importantes complications au moment de la grossesse et de l’accouchement.
En Mauritanie, MédicosdelMundo, et de nombreux partenaires luttent pour sensibiliser sur les conséquences néfastes de ces pratiques, pour que les générations actuelles et futures n’aient plus à subir ses traumatismes physiques et psychologiques. Mutiler une partie du corps des filles et des femmes, c’est mutiler une partie de leur âme, et certaines cicatrices peuvent faire mal toute une vie.
Victimes, témoins, toutes et tous, ne nous taisons plus face aux violences faites aux femmes et aux filles !
Plus d’informations sur : https://web.facebook.com/AlachCAMdM
La campagne Alach’ÇA? est financée par l’Union européenne, et a été conçue et développée en partenariat avec quatre Ministères Mauritaniens : le Ministère de la Santé, le Ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Famille, le Ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports, et le Ministère de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement
Contact : [email protected]