Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel-Mauritanie (PRAPS-MR) a financé la construction, l’équipement et/ou la réhabilitation de vingt cinq (25) mini-laiteries dans les wilayas du Hodh El Chargui, du Hodh El Gharbi, de l’Assaba, du Brakna, du Gorgol, du Guidimakha et du Trarza. Ces petites unités de transformations laitières, implantées en milieu rural, contribuent aujourd’hui à booster le développement de la filière laitière locale.
En plus d’avoir facilité un meilleur accès au marché pour les éleveurs vulnérables (essentiellement les groupements féminins et les jeunes), ces infrastructures d’un nouveau type sont venues aussi renforcer les capacités de résiliences des populations pastorales pauvres, en permettant aux bénéficiaires, qui sont issus de ménages des pasteurs et d’agropasteurs, de combattre l’insécurité nutritionnelle et d’améliorer leurs revenus...
Selon la présidente du groupement féminin bénéficiaire Mme Coumba Bara, « les activités de production de la laiterie (soudou kossam en langue pulaar) ont commencé en septembre 2020, grâce à un financement du PRAPS, qui a entièrement construit et equipé et formé à la gestion les membres de la laiterie. Nous produisons du lait caillé sous forme Yaourt local mis en sachets. Nous collectons 20 litres de lait frais par jour si la denrée est abondante et 10 litres quand elle devient rare. Nous produisons 100 sachets de 0, 25 litre de lait caillé par jour, que nous vendons à 100 Ouguiyas anciennes l’unité ».
L’écoulement de la production de la mini-laiterie se fait à Kadiel Zakaria et Wompou (chef-lieu de la commune) mais aussi auprès d’autres villages environnants, notamment à Arr et Sagné. « Une à deux femmes membres du groupement féminin sont chargées d’écouler 50 à 60 sachet dans ces localités», a indiqué Mme Khadjata Adboulaye Sow, vice-présidente de la mini-laiterie.
Moins de gâchis du lait, tout est transformé…
« Au niveau du village, les enfants, et les adultes (qui ont surtout des hôtes à accueillir chez eux) viennent acheter le lait que nous transformons, Avec la mise en service de la laiterie, il n’y a plus de gâchis du lait, puisque toutes les quantités disponibles dans le village sont utilisées par notre unité de transformation », a fait remarquer la vice-présidente.
A la question qu’est-ce que les hommes de Kadiel Zakaria pensent de cette mini-laiterie ? Les membres du regroupement ont, à l’unanimité, témoigné que « dès le début de l’activité de la mini-laiterie, certains hommes mariés du village, ont tenu à leur offrir gratuitement et en guise d’encouragement des quantités assez importantes de lait».
Certaines femmes membres du groupement féminin bénéficiaire de la mini-laiterie, surtout les plus jeunes parmi elles, ont eu à fréquenter les bancs de l’école. Pour cette raison, la comptabilité de la mini-laiterie est tenue par ces dernières.
« Nous sommes fières d’entreprendre cette activité génératrice de revenu qui nous a libérés du désœuvrement. Pour le moment, tous le bénéfices que nous tirons de la transformation et vente du lait au niveau de la mini-laiterie sont utilisés pour faire face aux charges d’exploitation et d’entretien», a révélé Mme Coumba Bara Dia. Avant d’ajouter : « Nous sommes entrain de réfléchir à une meilleure formule pour redistribuer éventuellement les bénéfices au profit des 21 femmes membres du groupement. Notre vœu le plus cher est de construire une boutique communautaire à proximité de la laiterie».