Partira, partira pas ? Le dossier dit de la corruption, dont l’enquête préliminaire confiée à la police chargée des crimes économiques et financiers a été bouclée depuis belle lurette, n’a toujours pas été transmis au Parquet. Des sources parfois autorisées, d’autres dites dignes de foi, n’ont cessé de donner son renvoi pour imminent. Mais on n’a rien vu venir. Lasse d’attendre et comme la nature a horreur du vide, l’opinion s’est tournée vers des enregistrements qui lui ont été servis, comme par miracle, en ce moment précis. Pour détourner l’attention ? Un homme d’affaires qui s’entretient avec son cousin, un ancien Premier ministre qui discute avec un ami, un responsable de la communication d’un parti qui rend compte à son vice-président... Les vocaux qui ont fuité n’ont rien apporté de nouveau : pas de déclarations fracassantes ni révélations sulfureuses. Juste un rappel que nul n’est à l’abri d’une telle violation de sa vie privée ou de ses communications personnelles. Des méthodes qui connurent leur apogée au cours de la dernière décennie et dont les responsables évoluent encore en toute impunité. Inacceptable dans un État qui se veut de droit. Une enquête minutieuse doit être menée pour que ceux qui s’adonnent à telles pratiques reçoivent les châtiments qu’ils méritent. En application de la loi, dans toute sa rigueur et quel qu’en soit le prix. Pour qu’il n’y ait plus jamais ça sous nos cieux. Aziz est parti en 2019. Faisons en sorte que sa page soit définitivement tournée.
Ahmed ould Cheikh