Après la validation du principe de sa formation par le parlement il ya déjà plusieurs mois, la Haute Cour de justice vient de se doter depuis quelques jours d'un président en la personne du député de Monguel Hbib Ould Diah qui fut président du groupe parlementaire du parti au pouvoir l'Union Pour la République (UPR). Les autres membres, qui sont au nombre de 9 dont 6 issus de la majorité et 3 de l'opposition, devront être désignés d'ici quelques jours. Sur les profils de ces membres qui ne peuvent être que des députés, les avis sont déjà très mitigés. Pour certains, ces hommes et femmes à qui va incomber une responsabilité aussi lourde et aussi historique doivent être d'une très grande compétence. Selon les tenants de cette hypothèse, ces membres doivent être des avocats, des juristes, des administrateurs, des économistes et autres experts. Mais il faut dire que ce souhait est très improbable car il est évident que l'incontournable règle non écrite des dosages va s'imposer pour dessiner les contours d'une haute cour de justice dont la composition laissera sans doute à désirer et dont l'action risque de biaiser le traitement du dossier sur lequel les Mauritaniens fondent beaucoup d'espoirs en termes de recouvrement de quelques centaines de milliards d'anciennes ouguiyas d'une part mais aussi pour emmener les potentiels candidats au détournement massif des déniers publics à réfléchir plusieurs fois avant de le faire, d’autre part.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?