Qui donc disait que le monde est écrit en signes mathématiques ? Quel philosophe, celui-là ! On a vraiment trop besoin de philosophie, voire de fantasmagorie, pour comprendre certains évènements qui se déroulent chez nous les extraordinaires extraterrestres. Maintenant le 10 Juillet passe sans que personne ne pipe mot. Les extraordinaires défilés qu’on organisait ce jour ont disparu. Les rares survivants de nos glorieux comités de redressement ou de salut sont copieusement oubliés. Plus personne ne se rappelle encore du retentissant « Mauritaniens, Mauritaniennes, peuple de Héros… » musique militaire en suivant, youyous des femmes, chants radiophoniques magnifiant les Sauveurs, les Providentiels, les « Dons d’Allah » qui avaient sorti le pays de l’enfer du Sahara ! Ndeyssane, c’est fini et bien fini. Comme le 10 Juillet, le 12-12 passe aussi sans rien. Ses hommes, ses femmes, ses ministres civils, ses officiers militaires. Les renversants, les renversés, les instigateurs des marches de soutien au Sauveur du peuple, tout ce beau monde est encore là. Mais cela fait des années et des années que le douze-douze leur passe en-dessous de la tête. Ni campagne d’alphabétisation, ni chanson du Livre, ni rien d’autre. Comme le 10-07, le 12-12, c’est du passé. Exactement comme le 06-08 dont le promoteur est encore là, « sa tête portant son cou » ou même « sa tête, une graine »... Mais profil bas, pour ne pas (se) rappeler qu’il fut un jour le Rectificateur, le Président Fondateur qui rassurait de la peur et nourrissait de la faim ! Nous sommes à l’heure du « Président qui guérit du Coronavirus » revenu vaguement, comme ça, version deuxième ou troisième vague. Nous sommes à l’heure du « Président qui ne veut pas manger de méchoui sans son peuple ». Nous sommes au temps de la confusion un peu partout, un peu dans tout. Sur la pandémie, il est dit tout et son contraire. En avant, en arrière, ça va, ça ne va pas. Que de contradictions sur le nombre de lits ! Sur la capacité d’accueil et de prise en charge, les modalités d’affectation des testés positifs et le processus suivi jusqu’à leur internement. Sur les fonds destinés à lutter contre cette maladie. Sur « où est passé le reliquat de l’argent du Fonds COVID ? » ; ça ne doit plus être beaucoup puisque généralement « reliquat » renvoie à un petit quelque chose de quelque chose : je veux mon reliquat, il ne te reste plus qu’un reliquat. Soit. Le peuple veut son reliquat. Et ne nous dites surtout pas, Excellence Premier ministre, que vous allez lutter contre la corruption ou la gabegie ! Surtout pas que la police des crimes économiques et financiers va auditionner untel ou untel sur telle ou telle chose. Et nous ne voudrons surtout pas vous entendre, ni vous ni votre président, nous parler de rapport, commission d’enquête ou de requête ! Nous sentons la conspiration. Y a du complot dans l’air. Grosse imposture contre le peuple à endormir en attendant le prochain mandat. Sinon, quoi ? Allumez les lumières, le peuple ne voit plus rien. Où est le Président ? Où sont les députés de la fameuse Commission d’enquête parlementaire ? Les juges et leur Parquet ? Les partis politiques de l’opposition ? Où sommes nous, les pseudo-journalistes? Les personnalités indépendantes ? Les activistes de la Société civile ? Les organes de contrôle ? La cour des Comptes et l’Inspection Générale de l’État ? C’est chacun qui empoche gros salaires, substantielles faveurs et pactoles indus de toutes provenances. C’est chacun qui « efface sa bouche avec sa main » et fait très profil bas, amusant la galerie avec force discours sans lendemain et publications ridicules sur les réseaux sociaux. Où est la transparence ? Où est la gouvernance ? Je veux dire : la bonne gouvernance ! Pauvre de nous ! Pfizer, Moderna, bientôt un vaccin anti-Covid… si ne mourrons pas avant. Tous, de l’hypocrisie, du mensonge et de l’ineptie de nos responsables très politiquement incorrects ! Salut !
Sneiba El Kory