La deuxième vague de Coronavirus est là et bien là. Plus sournoise que la première et apparemment plus meurtrière. Il ne se passe en effet pas un jour sans son lot de contaminés et de morts. Pris au dépourvu et devant l’inconscience d’une grande partie de nos citoyens (qui n’ont toujours pas mesuré l’impact réel de la situation et le danger qu’elle fait peser sur leur santé), le gouvernement a été obligé de recourir au couvre-feu. Un moindre mal par rapport aux restrictions qu’il aurait dû imposer dès le départ pour éviter d’en arriver là. Conséquence de ce laisser-aller : nos structures sanitaires ne sont plus loin du seuil de saturation. Une situation qu’on a déjà vécue il y a quelques mois et dont on n’a pas tiré la leçon, croyant sans doute que le pire était passé. Or, dans ce genre de pandémie, on n’est jamais sûr de rien. Et, comme gouverner, c’est prévoir, on aurait dû penser à l’avenir pour ne pas être pris au dépourvu une seconde fois. L’argent étant disponible, si l’on en croit nos gouvernants, il fallait être prévenants et équiper les hôpitaux, les centres de santé et les structures spécialisées du minimum vital au moins. Les médecins avaient en leur temps tiré la sonnette d’alarme : en cas d’augmentation substantielle du nombre de covidés, on se dirige tout droit vers une catastrophe. Mais la mise en garde est tombée dans l’oreille d’un (demi) sourd. La situation s’est certes améliorée mais elle est loin de répondre aux exigences dans le cas où, à Dieu ne plaise, les cas se multiplient. Champions de l’urgence et de l’au jour le jour, les Mauritaniens vont-ils enfin entendre qu’en leur entassement citadin imposé par la modernité, il est devenu urgent de penser demain, voir plus loin que le bout de leur nez ?
Ahmed ould cheikh