Urgent! Coup de tonnerre dans la ZZE mauritanienne: 10 bateaux arraisonnés

9 December, 2020 - 14:48

Dix bateaux pélagiques, sur les 18 autorisés pour ce genre de pêcherie dans la zone économique exclusive (ZEE) mauritanienne, ont été arraisonnés au cours de la nuit de mardi à mercredi 9 décembre par les gardes-côtes. Ils étaient en zone interdite et pêchaient tranquillement lorsque les gardes-côtes les ont sommés de rentrer dare dare à Nouadhibou. Comment une opération d’une telle envergure a pu être menée en un temps record ? Le système de surveillance Argos, dont la Mauritanie s’était dotée depuis plus d’une décennie et qui obligeait chaque bateau à avoir à son bord une balise pour indiquer sa position, ayant été hacké, il a fallu recourir à un autre plus performant, dénommé Iridium. Après beaucoup de plaintes et malgré l’absence de moyens, le nouveau commandant des gardes-côtes a décidé de sauter le pas. Installé depuis le 1er novembre dernier, il a fallu moins de trois semaines aux hackers pour trouver une parade et permettre ainsi aux bateaux, comme avec Argos, de donner de fausses positions. Mais malheureusement pour eux, les balises de cette nouvelle génération sont protégées et  émettent un signal de détresse quand on essaye de les manipuler. Ce que la surveillance ignorait avant que la société pourvoyeuse des balises ne dispense à ses agents une formation pour lutter contre ce genre de pratiques. Et le 4 décembre, un système anti-fraude est activé. Les fraudeurs tombent dans la nasse sans s’en rendre compte. 10 bateaux, dont les balises émettaient des signaux de détresse, ont reçu l’ordre des gardes-côtes de faire cap sur Nouadhibou. Auront-ils le châtiment qu’ils méritent ? Vont-ils être amendés et s’en tirer à bon compte  pour repartir de nouveau infester nos côtes et piller nos ressources ? Le droit sera-t-il dit sachant que, selon la réglementation, s’il y a récidive, le bateau est arraisonné pendant un mois, son armateur fortement amendé et son capitaine interdit de pêche en Mauritanie. Mais jamais, la loi n’a été appliquée dans toute sa rigueur. Depuis que la zone de pêche pélagique a été reculée de 12 à 20 miles, certains bateaux protégés pouvaient pêcher là où ils voulaient sans être inquiétés comme le désormais célèbre Ocean Fresh de la société IPR appartenant à des proches d’Aziz, qui a péché pendant près de 8 ans sans payer ni licence ni aucune autre taxe. Les autres, dont les consignataires n’avaient pas de bras longs, se sont retrouvés au carreau, obligés de pêcher dans des zones où la ressource est plutôt rare. Résultat des courses : certains qui avaient entre 15 et 20 bateaux, n’en avaient plus que 5 et encore. D’autres, qui trimaient avec moins de 3, sont devenus leaders. Les amendes étaient fixées selon la tête du client. Des bateaux étaient amendés à hauteur d’un million de dollars assortis de 5 semaines d’arraisonnement et 100 tonnes de poisson confisquées. D’autres se retrouvaient avec des amendes symboliques et repartaient tranquilles.

Espérons que le nouveau système pourra mettre fin à cette impunité et empêcher que notre ZEE ne soit plus une zone de non-droit.